Ce qu’il faut savoir sur l’imagerie médicale en cas d’endométriose

Sophie Lambert

L’endométriose : comprendre cette maladie souvent méconnue

L’endométriose toucherait environ 10 % des femmes en âge de procréer à l’échelle mondiale, ce qui correspond à environ 190 millions de femmes. En France seulement, cette affection inflammatoire chronique du système gynécologique concernerait entre 1,5 et 2,5 millions de femmes. La particularité de cette maladie réside dans la présence anormale, en dehors de la cavité utérine, de tissu endométrial, cette muqueuse qui tapisse normalement l’intérieur de l’utérus.

Ce tissu, sensible aux variations des hormones ovariennes, notamment les œstrogènes, peut provoquer une réaction inflammatoire locale. Cette réaction entraîne la formation de lésions qui, dans certains cas, peuvent devenir très douloureuses, surtout dans les zones où le tissu migré s’est implanté. La difficulté à diagnostiquer cette maladie est une réalité pour de nombreuses patientes, qui doivent attendre en moyenne près de sept années avant qu’un diagnostic précis leur soit enfin posé.

Pour remédier à ces enjeux diagnostiques et améliorer la prise en charge, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié, le mercredi 4 juin, de nouvelles recommandations visant à actualiser la place des examens d’imagerie dans le processus de diagnostic de l’endométriose. Ces recommandations s’articulent autour de trois axes principaux.

L’utilisation prioritaire de l’échographie endovaginale comme premier examen

La première étape consiste en un interrogatoire approfondi et un examen clinique effectué par un professionnel de santé qualifié, que ce soit un médecin généraliste, une sage-femme ou un gynécologue. En cas de symptômes évoquant une endométriose ou de signes cliniques susceptibles, la réalisation d’une échographie endovaginale peut alors être envisagée en premier lieu. Cet examen doit impérativement être effectué par un praticien disposant d’une formation spécialisée pour garantir la précision des résultats.

L’échographie endovaginale représente une technique d’imagerie interne des organes pelviens. Elle consiste à insérer une sonde à l’intérieur du vagin pour examiner les structures adjacentes. La Haute Autorité de Santé souligne que lorsque cet examen est réalisé par des opérateurs suffisamment formés, il s’agit d’un outil de première intention recommandé pour le diagnostic, notamment en raison de sa disponibilité, de ses performances cliniques satisfaisantes, de son coût modéré, ainsi que de son faible impact environnemental comparé à d’autres méthodes d’imagerie.

[Une illustration ici pourrait présenter une image typique d’une échographie pelvienne pour mieux visualiser la technique.]

Le recours à l’IRM dans certains cas spécifiques, notamment en vue d’une intervention chirurgicale

Lorsque l’échographie ne permet pas de confirmer le diagnostic ou fournit des résultats peu fiables, la prochaine étape consiste en une imagerie par résonance magnétique (IRM) pelvienne. Cette démarche doit se faire sous la supervision conjointe d’un gynécologue et d’un radiologue spécialisé. L’IRM peut également être mise en œuvre en première intention si l’échographie n’est pas réalisable pour une patiente présentant des symptômes évocateurs et invalidants.

Une fois le diagnostic d’endométriose posé, notamment en vue d’une intervention chirurgicale, l’IRM pelvienne joue un rôle crucial. Elle fournit une cartographie détaillée des lésions, permettant au chirurgien de planifier au mieux l’intervention, tout en évaluant le risque potentiel de complications après l’opération. La précision de cet examen favorise une meilleure prise en charge thérapeutique et optimise les résultats pour la patiente.

Très souvent, les symptômes de l’endométriose présentent une grande diversité et peuvent être difficiles à identifier comme étant spécifiques à cette maladie. Parmi eux, on retrouve notamment la douleur intense lors des règles, des douleurs pelviennes chroniques ou récurrentes, la dyspareunie (douleur lors des rapports sexuels), ainsi que des douleurs lors de la défécation ou de la miction. Certains symptômes gastro-intestinaux, tels que la diarrhée ou la constipation, ainsi qu’une fatigue chronique ou encore des saignements rectaux, peuvent également faire partie du tableau. En outre, l’endométriose peut entraîner une infertilité ou provoquer des douleurs dorsales persistantes.

Depuis février 2025, une innovation diagnostique dite Endotest, encore expérimentale, est accessible pour certaines patientes. Ce dispositif permet d’éclairer le diagnostic chez celles dont l’imagerie reste normale ou peu concluante, mais qui présentent des symptômes très évocateurs et invalidants de la maladie.

En résumé, la prise en charge de l’endométriose évolue avec ces nouvelles recommandations, visant à rendre le diagnostic plus précis et plus rapide, afin d’offrir aux femmes une meilleure qualité de soins et une compréhension plus claire de cette maladie souvent méconnue.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.