Les dépenses automobiles des Français : un coût récurrent et en constante augmentation
Posséder une voiture implique une série de coûts qui peuvent rapidement devenir importants pour les automobilistes français. L’achat initial, l’entretien courant, l’assurance, le stationnement, ainsi que d’autres frais comme le contrôle technique, représentent tous des charges financières non négligeables. La société Roole Data a mené une étude détaillée pour mettre en lumière l’ensemble de ces dépenses, qu’elles soient fixes ou variables, et leur impact sur le budget des ménages.
Des coûts incompressibles, même en l’absence de déplacements
Les résultats de cette étude indiquent que, en moyenne, un automobiliste français consacre environ 416 euros par mois à sa voiture. Parmi cette somme, une majorité est consacrée à des dépenses fixes, indépendantes directement du nombre de kilomètres réellement parcourus. Près de 257 euros de cette somme sont alloués à ces coûts réguliers : 167 euros correspondant à l’achat du véhicule, 45 euros à l’assurance, et une quarantaine d’euros consacrés au stationnement. Ces charges constituent des postes de dépense incontournables pour tout propriétaire de véhicule, que celui-ci roule ou non, car elles doivent être acquittées dans tous les cas.
Les coûts liés à l’usage du véhicule représentent une part moindre
À l’opposé, les dépenses directement associées à l’utilisation du véhicule — comme le carburant ou l’électricité, l’entretien, ou encore les péages — ne représentent qu’environ un tiers du total. Ces coûts, qui s’élèvent à environ 100 euros pour le carburant ou l’électricité, 44 euros pour l’entretien, et 16 euros pour les frais de péage, sont donc moins importants que les frais fixes, mais restent essentiels dans la gestion du coût global de possession d’un véhicule. Ce constat montre que la détention d’un véhicule coûte majoritairement en termes de charges fixes, une tendance qui s’est renforcée ces dernières années en raison notamment de la hausse des prix des voitures neuves.
Une envolée des prix de l’automobile neuve
Selon les chiffres fournis par Roole Data, la valeur moyenne d’un véhicule neuf a connu une croissance significative ces dernières années. Entre 2018 et 2024, le tarif médian d’un véhicule neuf est passé de 26 000 euros à près de 36 700 euros, soit une augmentation de plus de 40% en six ans. Cette tendance alarmante peut s’expliquer par plusieurs raisons : une montée en gamme des modèles plus haut de gamme (SUV, dispositifs technologiques avancés, équipements de sécurité), la transition vers des motorisations électriques, ainsi que l’impact de l’inflation et de la hausse des coûts de production. Une telle inflation rend l’achat de voitures neuves de plus en plus onéreux pour le consommateur moyen.
Le marché de l’occasion, une alternative à la hausse des coûts
Face à cette flambée des prix, de plus en plus d’automobilistes se tournent vers le marché de l’occasion. En effet, pour l’achat d’un véhicule récent, la dépense mensuelle moyenne s’élève à 522 euros, contre seulement 384 euros pour un véhicule d’occasion. Cela explique également pourquoi, aujourd’hui, près de 74% des acquisitions portent sur des voitures d’occasion, un chiffre en hausse constante. La possession d’un véhicule neuf devient alors une option quasi réservée aux ménages aux revenus plus élevés, aggravant ainsi la fracture sociale dans l’accès à la mobilité. La différence de coût entre un neuf et un d’occasion peut atteindre en moyenne 138 euros chaque mois.
Les voitures électriques d’occasion : une alternative avantageuse
Selon l’étude, opter pour une voiture électrique d’occasion peut représenter une solution économique judicieuse. Le coût moyen mensuel de possession d’un tel véhicule s’élève à environ 331 euros, ce qui est nettement inférieur à celui des hybrides rechargeables d’occasion, dont les frais s’établissent autour de 495 euros par mois. Cette réduction de dépenses est liée principalement aux coûts d’énergie, qui s’élèvent à environ 39 euros mensuels, ainsi qu’aux frais d’entretien, estimés à une trentaine d’euros. Cependant, le marché de l’occasion électrique reste encore peu développé, ce qui limite pour l’instant l’accès à ces options économiques pour la majorité des consommateurs.
Selon Aleth D’Assignies, directrice de l’impact chez Roole, cette augmentation constante des coûts liés à la possession, à l’entretien et à la renouvellement du parc automobile fragilise le rapport à la mobilité pour beaucoup de ménages. Elle souligne également que cette situation entraîne un vieillissement du parc automobile, en particulier du segment des véhicules thermiques, avec des répercussions considérables sur le plan économique, social et environnemental.






