Une étude confirme qu’un casque à vélo réduit les blessures lors d’un accident à trottinette électrique

Sophie Lambert

Les risques liés à une chute d’un trottinette à 20 km/h : à quoi s’attendre lors d’un choc contre un trottoir

Imaginons une situation courante : un conducteur de trottinette électrique roulant à une vitesse de 20 km/h se retrouve en chute, heurtant un trottoir. Que peut-il espérer en termes de blessures, notamment lorsqu’il s’agit d’un choc à la tête ? La gravité des conséquences dépend fortement de plusieurs paramètres, comme l’angle d’impact du trottoir ou le port éventuel d’un casque de protection. Lorsqu’on veut passer d’hypothèses à des éléments concretes, il est essentiel de s’appuyer sur des études de référence. C’est pourquoi le centre d’études accidentologiques du groupe DEKRA, le Dekra Accident Research, a mené une recherche approfondie. En collaboration avec des spécialistes de l’université Gustave Eiffel à Marseille ainsi que de l’École de Technologie Supérieure de Montréal, ce centre a réalisé une étude visant à analyser précisément les effets d’une chute de trottinette à une vitesse donnée.

Une explosion du nombre d’accidents en milieu urbain

D’après Karine Bonnet, directrice générale de DEKRA Automotive, la situation change rapidement dans nos centres urbains. « La circulation en ville a considérablement évolué au cours de la dernière décennie. Aujourd’hui, on voit circuler un nombre croissant de vélos et de trottinettes, qu’elles soient classiques ou équipées d’un moteur électrique d’assistance. Ce contexte entraîne une croissance rapide des accidents ainsi que des chutes. La question essentielle est alors : comment limiter la gravité de ces blessures pour les usagers ? C’est tout l’objet de cette recherche, qui se concentre sur l’analyse précise des paramètres en jeu. »

Une image pour mieux visualiser les enjeux montre que, même si le port d’un casque peut réduire la sévérité des blessures, cette protection n’est pas toujours suffisante pour empêcher tout dommage au cerveau en cas d’impact. En effet, un casque peut jouer un rôle vital pour réduire l’intensité des blessures en cas de chute, mais il ne garantit pas de prévenir à 100% les lésions cérébrales.

L’image illustrant cette réalité montre que, bien que le casque atténue la gravité des blessures, il ne peut pas éliminer tous les risques liés à un choc sérieux à la tête lors d’une chute.

Expérimentations à 20 km/h : deux scénarios de chute

Les chercheurs de DEKRA ont mené des tests en Allemagne, précisément au centre d’essais de Neumünster, pour simuler deux types d’accidents différents avec une trottinette électrique roulant à 20 km/h. Dans la première situation, la roue avant de la machine heurte un trottoir à angle droit, créant un choc très perpendiculaire. Dans la seconde configuration, l’impact est plus en angle, avec une inclinaison de 55 degrés. Lors de ces tests, un mannequin équipé d’un casque a été utilisé dans un ensemble de simulations, certains sans casque, afin d’étudier précisément les effets sur la tête et le cerveau lors de chaque scénario.

Les mesures effectuées ont permis de recueillir des données biomécaniques sur plusieurs parties du mannequin. L’attention s’est particulièrement portée sur la zone crânienne, permettant d’évaluer la force exercée sur le cerveau lors de chaque type d’impact.

Des résultats qui soulèvent des questions, malgré certaines protections

Les conclusions de ces essais dévoilent une situation nuancée : « On peut résumer en disant que le casque diminue l’impact direct qui atteint la tête », indique un expert en biomécanique chez DEKRA Accident Research. « Toutefois, les forces exercées sur le cou ainsi que sur le cerveau à cause du mouvement de rotation de la tête restent importantes. » En d’autres termes, bien que le port du casque réduise la gravité immédiate des blessures externes, il ne parvient pas toujours à empêcher les lésions cérébrales dues aux mouvements rotatifs ou aux forces internes.

Ce constat confirme que les casques de protection jouent un rôle crucial pour limiter les dégâts en cas de chute, mais qu’ils ne peuvent pas garantir une protection totale contre toutes les formes de lésions cérébrales lors d’un impact. L’importance de porter un casque reste donc reconnue, tout en soulignant les limites de cette protection.

Vers l’approfondissement de la recherche et l’évolution des normes

Les essais réalisés ont permis aux chercheurs et aux spécialistes de DEKRA de souligner la nécessité de développer des méthodologies plus robustes pour mieux comprendre ces mécanismes de blessures. Avec un seul type de casque sans système MIPS, évalué dans ces tests, il apparaît que cette étude ne couvre pas l’ensemble des scénarios possibles. En revanche, elle constitue un point de départ précieux pour des recherches plus approfondies.

Les crash-tests sur mannequins simulant des impacts réels sont indispensables pour calibrer et valider des modèles de simulation prévisionnelle. Ces outils sont essentiels pour approfondir la compréhension des mécanismes de blessures et pour faire évoluer les normes et les critères d’évaluation des casques de protection. En définitive, ces résultats incitent à une réflexion continue sur l’amélioration des équipements et sur l’adaptation des réglementations afin d’assurer la sécurité optimale des usagers de trottinettes électriques dans un environnement urbain en pleine mutation.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.