Une association demande une nouvelle législation pour les contrôles routiers de stupéfiants

Sophie Lambert

Comprendre le rôle et les revendications d’une association en faveur d’une réforme du testing routier en France

Quelle est la mission principale de cette organisation ?

Selon ses déclarations publiques, l’association a pour objectif de fournir aux citoyens des informations essentielles sur les enjeux liés au cannabis, tout en accompagnant les usagers dans leurs démarches pour accéder à leurs droits et à des soins adaptés. Elle vise également à encourager la recherche scientifique sur le sujet et à rassembler les acteurs de la société civile afin de faire évoluer la législation concernant la consommation et le contrôle du cannabis. En somme, cette organisation souhaite agir comme un pont entre le public et les acteurs institutionnels pour une meilleure compréhension des problématiques et pour une réforme législative plus juste.

Quelles sont ses principales revendications ?

L’association s’interroge particulièrement sur deux points. La première concerne l’absence de taux précis pour mesurer la présence de substances illicites dans les échantillons analysés lors des contrôles depuis 2016. Elle critique le fait que, depuis cette date, aucune indication chiffrée n’est communiquée, ce qui complique la compréhension des résultats pour les automobilistes. La seconde porte sur les modalités de prélèvement, notamment la manière dont les forces de l’ordre informent ou n’informent pas les conducteurs sur la possibilité de réaliser un second prélèvement, en cas de résultat positif. Face à ces interrogations, l’association a déposé une requête devant le Conseil constitutionnel, visant à faire réévaluer ces pratiques.

Pourquoi un second prélèvement est-il contesté ?

L’organisme critique la pratique consistant à demander aux automobilistes contrôlés positifs au cannabis de subir un second prélèvement. Selon eux, il n’est pas normal d’obliger une personne à prendre une décision aussi importante sans lui fournir une explication claire des conséquences potentielles, surtout lorsqu’elle ne comprend pas pleinement le processus. La transparence sur la jurisprudence ou sur l’impact de ce second test est, de leur point de vue, insuffisante. En France, la procédure standard ne prévoit qu’un seul prélèvement en cas de contrôle ; cela pose problème lorsque le conducteur refuse ou ne comprend pas que d’autres analyses complémentaires peuvent être demandées, notamment si le premier test est positif.

La possibilité d’un accompagnement juridique lors des contrôles

Une autre revendication consiste à permettre à tout automobiliste contrôlé pour stupéfiants d’avoir la possibilité de faire appel à un avocat sans délai. L’objectif est de pouvoir bénéficier rapidement d’un conseil juridique sur place. Cependant, cette demande semble difficile à mettre en œuvre dans le contexte actuel, car les forces de l’ordre manquent généralement des ressources pour faire attendre ou accompagner chaque personne vers un avocat dans l’instant. La réalité reste que, dans la pratique, il est souvent compliqué pour un automobiliste de faire intervenir rapidement un professionnel du droit lors d’un contrôle routier.

Une solution envisageable : le double prélèvement

L’association met en avant l’intérêt du procédé utilisé dans certains pays, où deux prélèvements sont réalisés pour confirmer une présence de stupéfiants. La première étape consiste en un test salivaire rapide, et si celui-ci s’avère positif, un second prélèvement salivaire est effectué pour corroborer le résultat. Elle considère que cette méthode pourrait constituer une avancée vers une pratique plus respectueuse des droits du conducteur, tout en apportant une réponse plus précise et fiable quant à la présence de substances interdites. Ce double contrôle pourrait ainsi limiter les erreurs ou les décisions prises sur la base d’un seul test, souvent considéré comme sujet à précisions ou à contestations.

En résumé, cette association milite pour une réforme des pratiques de contrôle routier liées au cannabis. Elle souhaite davantage de transparence, davantage de droits pour les automobilistes et la mise en place de procédures plus équitables, telles que le double prélèvement. Son objectif est d’assurer que la législation et la mise en œuvre de ces contrôles soient conformes aux principes du droit et du respect des citoyens, tout en permettant une meilleure précision dans la détection des substances illicites.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.