Les avancées dans la lutte contre le cancer du poumon : de nouvelles perspectives prometteuses
Le cancer du poumon demeure l’un des types de cancer les plus inquiétants en raison de sa gravité et de ses taux de mortalité élevés. En France, en 2023, cette maladie a été détectée chez plus de 52 000 nouveaux individus, le plaçant en troisième position parmi les cancers les plus courants dans le pays. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant qu’on observe une augmentation significative du nombre de cas chez les femmes, une tendance qui suscite une attention particulière. À l’échelle mondiale, le cancer du poumon cause chaque année près de 1,8 million de décès, ce qui en fait la première cause de mortalité liée au cancer dans le monde.
Le type de cancer du poumon le plus fréquent, connu sous le nom de cancer non à petites cellules non métastatique, peut dans certains cas être traité efficacement par chirurgie. Néanmoins, cette forme de cancer demeure très agressive, et le risque de récidive après l’opération est considérable. En effet, entre 30 et 55 % des patients opérés doivent faire face à une nouvelle apparition de la maladie, soulignant la nécessité de continuer à améliorer les traitements.
Une révolution dans les traitements : l’immunothérapie
Traditionnellement, les protocoles médicaux pour le traitement du cancer du poumon incluaient une chimiothérapie administrée avant ou après l’intervention chirurgicale. Cependant, ces approches ont souvent un rendement limité face à la nature agressive de la maladie. Depuis quelque temps, une nouvelle méthode, qualifiée de révolutionnaire, est venue bouleverser le paysage thérapeutique : l’immunothérapie. Cette stratégie vise à stimuler le système immunitaire du patient pour qu’il identifie comme une menace les cellules cancéreuses et les élimine de manière plus efficace.
L’impact de cette nouvelle approche est illustré par l’étude internationale CheckMate-816, menée sous la direction du professeur Nicolas Girard de l’Institut Curie. En 2022, cette étude a analysé l’effet de la combinaison d’une immunothérapie, en l’occurrence le nivolumab, associée à une chimiothérapie, appliquée avant l’opération chez un groupe de 358 patients. Les premiers résultats ont été très encourageants, montrant une diminution de près de 40 % du risque de rechute par rapport aux traitements classiques.
Des résultats encourageants qui renforcent l’espoir
Les récentes données présentées lors du congrès de l’ASCO 2025, publiées dans le prestigieux journal The New England Journal of Medicine, confirment l’efficacité de cette nouvelle stratégie sur la durée. Après un suivi de cinq années, il apparaît que 65 % des patients traités par la combinaison d’immunothérapie et de chimiothérapie sont toujours en vie, contre 55 % pour ceux qui ont bénéficié uniquement d’une chimiothérapie. Ces chiffres témoignent d’un avantage significatif pour cette nouvelle méthode.
Le professeur Nicolas Girard a souligné que ce type d’étude constitue la première étape de phase 3 à démontrer de manière claire que l’association de la chimiothérapie et de l’immunothérapie en traitement néoadjuvant apporte un bénéfice notable en matière de survie globale. Il insiste sur le fait que cet avantage, durable et à long terme, ouvre des perspectives encourageantes pour de nombreux patients atteints de cette maladie grave. Cette évolution médicale représente non seulement une avancée notable dans la prise en charge du cancer du poumon, mais aussi un espoir concret pour l’amélioration de la qualité de vie et des taux de survie.