Un ex-kiné de l’équipe de France féminine de rugby à VII licencié pour harcèlement et agression sexuelle

Sophie Lambert

Suspension et licenciement d’un kinésithérapeute impliqué dans des accusations de harcèlement dans le rugby français

Une affaire de grave importance secoue le monde du rugby français, après que la Fédération française (FFR) a officialisé le licenciement d’un ancien kinésithérapeute de l’équipe féminine de rugby à VII. Cette décision fait suite à des signalements concernant des comportements inappropriés, révélant une situation qui a nécessité une réaction ferme de l’instance fédérale. La fédération a confirmé que l’intéressé, qui était sous contrat, a été immédiatement licencié avec effet immédiat, sans préavis ni indemnités, en raison d’une faute grave. La décision s’inscrit dans le cadre d’une procédure en cours, puisque le contrat de ce professionnel était déjà suspendu à titre conservatoire, suite à des dénonciations formulées dès le début de l’année 2025.

Selon la communication officielle de la FFR, ces signalements ont déclenché une enquête indépendante menée par un cabinet extérieur spécialisé. Les investigations ont notamment visé à recueillir la parole des membres et du staff des équipes françaises de rugby à VII, couvrant la période allant de 2017 à 2022. Les éléments préliminaires de cette étude, adressés à la fédération le 29 avril 2025, évoquent la possibilité que certains agissements puissent relever du harcèlement ou d’agressions sexuelles. Face à ces constats, la FFR a décidé d’agir rapidement en procédant au licenciement du professionnel concerné. Par ailleurs, la fédération a choisi de signaler les faits au procureur de la République, s’engageant à transmettre toutes les informations en sa possession pour que la justice puisse poursuivre l’enquête.

Le professionnel suspendu en attente de clarification

Avant même la conclusion de l’enquête, le kinésithérapeute concerné était sous le coup d’une suspension à titre conservatoire, décidée dans le but de permettre une analyse sereine des premiers signalements. Ce mécanisme temporaire visait à couper toute relation professionnelle entre lui et l’équipe, en attendant des résultats plus approfondis. La vidéo à l’origine de la suspension concernait des comportements qui, selon le rapport préliminaire, pourraient être assimilés à du harcèlement ou à des actes d’agression sexuelle. La fédération a assuré que cette décision n’était qu’une étape conservatoire, avant de prendre des mesures plus définitives, qui ont abouti au licenciement.

En parallèle de la procédure disciplinaire, la FFR a fait savoir qu’elle allait mettre en place un dispositif d’accompagnement pour toutes les personnes souhaitant porter plainte ou se confier. Il sera proposé gratuitement un soutien juridique et psychologique, afin de leur assurer la meilleure assistance possible face à ces événements difficiles. Il s’agit pour la fédération de répondre au plus vite aux préoccupations des victimes potentielles et de garantir leur protection tout au long de la procédure.

Un contexte professionnel marqué par des signalements

Au fil des années, plusieurs témoignages auraient été recueillis par la fédération. Selon RMC, trois joueuses, ayant porté le maillot de l’équipe de France entre 2017 et 2022, auraient rapporté des comportements inappropriés de la part de ce kinésithérapeute lors des soins. Après 2022, l’ancien professionnel a intégré l’encadrement des jeunes joueurs de l’équipe de France masculine U20. Cependant, il a été relevé de ses fonctions durant le Tournoi des 6 nations 2025, que les Bleuets ont remporté haut la main. La suspension en question intervenait pour permettre à la fédération d’étudier en profondeur ces allégations, tout en respectant la présomption d’innocence.

Ce dossier, qui concerne un professionnel en contact étroit avec des jeunes athlètes de haut niveau, soulève des questions essentielles sur la vigilance et la prévention dans le milieu sportif. La fédération a affirmé que toutes les mesures appropriées allaient être prises pour assurer la sécurité et le bien-être des sportifs, en étant particulièrement attentive à la gravité de ces accusations. La transparence de la procédure ainsi que le soutien aux victimes seront prioritaires dans ce contexte sensible.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.