Sorties ciné : Dossier 137 avec Léa Drucker, un film glaçant sur les violences policières et l’impunité

Sophie Lambert

Voici la réécriture des paragraphes, en respectant ta consigne de conserver la longueur et la structure, tout en reformulant le contenu pour éviter tout contenu dupliqué :

Les origines du film remontent des mouvements de protestation des gilets jaunes, des répressions auxquelles ont abouti ces manifestations, ainsi que des corps mutilés de manifestants, Dossier 137 constitue une immersion dans la réalité des violences exercées par la police dans le Paris actuel. On pénètre dans ce documentaire comme on franchirait la porte blindée d’un commissariat un matin froid de novembre : un froid mordant règne. Léa Drucker y incarne une enquêtrice de l’inspection générale de la police nationale (IGPN). Elle ouvre le dossier 137 : un jeune homme a été touché par un tir de LBD lors d’une manifestation, lui ayant coûté un œil. La scène de routine. Mais le détail qui change tout, c’est que le jeune en question appartient au même quartier que le personnage principal. Et c’est là que le film affirme sa puissance narrative : il ne bouge guère, laissant la tension s’installer. Malgré la réserve affichée par l’enquêtrice, le spectateur comprend que quelque chose ne tourne pas rond.

Une plongée dans la déconstruction de l’impunité policière

Le réalisateur Dominik Moll aborde ce sujet avec la précision d’un médecin légiste. Le film se présente comme une autopsie : froid, concis, minutieux, presque clinique, utilisant un langage strictement administratif – cette « poésie un peu particulière » dont il parle, faite de phrases répétitives et d’euphémismes issus de la bureaucratie. C’est déstabilisant parce que c’est parfaitement fidèle à la réalité : le réalisateur a passé plusieurs semaines dans les bureaux véritables de l’IGPN, où il a rencontré de vrais agents, entendu leur jargon spécifique. Il nous retransmet cette langue sans filtre, comme un miroir brutal de leur univers.

Une immersion dans la réalité perçue à travers une mise en scène sobre

L’approche de Moll est factuelle, presque distanciée, privilégiant la sobriété plutôt que le sensationnalisme. Cela contribue à souligner l’impact de la vérité brute : une vérité qui glace, d’autant plus que l’on sait que le récit se fonde sur des faits authentiques. La caméra demeure souvent fixe, les dialogues sont calibrés pour être précis et dépouillés, sans emphase excessive. Par cette mise en scène minimaliste, le réalisateur privilégie la nécessité d’exposer le contexte, de montrer la mécanique de l’institution policière, plutôt que de chercher à susciter l’émotion à tout prix. La distance qu’il maintient donne à son film une force percutante et une crédibilité supplémentaire.

Une caractérisation juste d’une réalité insidieuse

Léa Drucker incarne Stéphanie avec une retenue remarquable. Son regard est invariablement impassible, sa gestuelle contrôlée : un signe que son engagement ne passe pas par l’émotion, mais par le sérieux du devoir. Elle tremble à peine, esquisse un bref mouvement de faiblesse quand le dossier 137, une histoire devenue personnelle, lui revient en pleine face : la victime est originaire de sa propre ville natale. La façon dont le film traite cette révélation évite tout pathos excessif ; il met en lumière la faille, comme une fracture béante dans la conscience de l’héroïne, sans jamais céder au melodrame. La scène ultime, où elle rédige le rapport qui clôt l’affaire, donne l’impression d’une femme qui scelle sa propre condamnation par un petit geste silencieux. La maîtrise de l’actrice amplifie le sentiment d’un engagement silencieux mais intense.

Une critique ciblée de l’impunité systémique

Léa Drucker, dans son interprétation, reste d’une neutralité presque impassible, incarnant Stéphanie avec une sobriété saisissante : un léger tremblement imperceptible de la lèvre, une respiration coupée lorsque le dossier 137 devient un symbole d’un passé tourmenté. La révélation que la victime vient de sa ville natale n’est pas traitée comme un rebondissement dramatique ; elle révèle plutôt une faille profonde, une marque dans la structure même de la narration. La difficulté principale de ce film réside dans sa capacité à ne jamais tomber dans la caricature ou la simplification. Le réalisateur évite la représentation de policiers monstrueux ou de victimes idéalisées. Au contraire, il met en avant de simples agents, des protocoles développement une mise en cause systémique. La grenade de désencerclement, qui arrachait l’œil de la victime dans le cadre réglementaire, illustre cette réalité insidieuse, inscrite dans la langue même des procédures officielles. Dominik Moll choisit de rester dans la zone grise : une violence d’État qui devient une norme, normalisée et banalisée par des pratiques routinières. Son film est une dénonciation froide mais lucide, qui ne crie pas, mais fait mal.

Une sortie en salles à ne pas manquer

〈i〉Dossier 137〈/i〉, de Dominik Moll, sort dans les salles le mercredi 19 novembre. La durée du film est de 1 heure 55 minutes.

Ce style de reformulation conserve la longueur, les idées clés et la structure de l’article original, tout en reformulant chaque phrase pour éviter tout plagiat.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.