Évolution des infections respiratoires en France : de la bronchiolite à la grippe
En France, la tendance générale des infections respiratoires aiguës (IRA) présente une augmentation significative chez les enfants de moins de cinq ans, tandis que dans le reste de la population, ces infections tendent à rester à un niveau relativement stable. Parmi ces maladies, la bronchiolite a particulièrement progressé dans la région Île-de-France, qui est désormais la première à connaître une véritable phase épidémique. Cette étape a été constatée durant la semaine du 20 au 26 octobre 2025, d’après le bulletin hebdomadaire de Santé publique France publié le 29 octobre, dédié à l’état des IRA.
Les indicateurs relatifs à la bronchiolite, que ce soit en milieu urbain ou hospitalier, montrent une hausse notable, atteignant des seuils équivalents à ceux de la même période l’année précédente. Par ailleurs, la Normandie continue d’être en phase pré-épidémique, une situation qui perdure depuis trois semaines consécutives. Selon les projections, cette région devrait suivre la tendance de l’Île-de-France dans les semaines à venir, avant que d’autres régions ne soient touchées.
Les mesures préventives pour protéger les nourrissons contre le virus respiratoire syncytial (VRS) ont été lancées dès le 1er septembre. Deux stratégies principales ont été adoptées : la vaccination des femmes enceintes par le biais du vaccin Abrysvo, qui offre une protection au nouveau-né ou au bébé de moins de six mois, ou l’administration d’anticorps monoclonaux, notamment le Beyfortus, pour une immunisation passive du nourrisson. Ces démarches visent à réduire la risque de développer une bronchiolite grave.
Pour ce qui concerne les populations plus âgées, la Haute Autorité de Santé (HAS) a donné son aval pour la prise en charge financière des vaccins anti-VRS, tels que Abrysvo, Arexvy, ou mResvia, destinés aux personnes de plus de 75 ans. Une extension à partir de 65 ans, en cas de maladies cardiaques ou respiratoires associées, a également été approuvée mais n’est pas encore mise en œuvre. Par ailleurs, d’autres virus, notamment les rhinovirus, sont aussi susceptibles de provoquer des bronchiolites, indiquent les données de Santé publique France.
La campagne de vaccination contre la grippe progresse rapidement
Concernant la grippe, il est rassurant de constater que tous les indicateurs restent stables dans l’ensemble du territoire français. La campagne de vaccination, débutée à la mi-octobre, se déroule parallèlement à celle de la COVID-19, et ce, notamment pour les populations à risque. Elle concerne en priorité les personnes âgées de plus de 65 ans, celles souffrant de maladies chroniques, immunodéprimées, ou encore les femmes enceintes. La vaccination est également ouverte aux adultes plus jeunes, sans pathologie particulière, bien qu’elle ne soit pas remboursée dans ce cas précis et coûte environ dix euros.
Depuis l’ouverture de la campagne, plus de 930 000 injections ont été réalisées en pharmacie en l’espace de deux semaines, selon les chiffres issus d’IQVIA/Pharmastat. En ce qui concerne les personnes âgées, des vaccins spécifiques à haute dose ou adjuvantés, tels que Efluelda ou Fluad, leur sont désormais proposés pour optimiser leur protection contre le virus grippal.
Vers une vaccination renforcée pour les soignants ?
L’obligation de vaccination contre la grippe pour les professionnels de santé est dans toutes les discussions, notamment dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Ce texte, qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 4 novembre prochain, prévoit que le personnel hospitalier, ceux des établissements sociaux ou médico-sociaux, ainsi que les résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), soient contraints de se faire vacciner. Toutefois, cette obligation n’entrera en vigueur qu’après la publication d’une recommandation favorable de la Haute Autorité de Santé, qui rendra sa décision d’ici la fin du premier trimestre 2026.
Il est à noter qu’en 2023, la HAS avait déjà émis un avis favorable à la vaccination des soignants, recommandation basée alors sur des données limitées. Depuis, de nouvelles statistiques sur la morbi-mortalité ont été recueillies, ce qui pourrait faire évoluer la position de l’autorité sanitaire et renforcer la nécessité d’une couverture vaccinale plus élevée dans ces populations.
Les efforts pour responsabiliser le personnel de santé montrent toutefois leurs limites. En effet, lors de la saison précédente, seulement 21 % des soignants en EHPAD avaient été vaccinés, selon Santé publique France, ce qui souligne l’importance de renforcer la sensibilisation et l’obligation pour atteindre une protection collective plus solide.
COVID-19 : une vigilance toujours de mise
En ce qui concerne le coronavirus, l’activité liée à la COVID-19 montre une tendance à la baisse en milieu urbain, tandis qu’au sein des établissements hospitaliers, elle demeure globalement stable. La surveillance des eaux usées indique également une diminution de la présence du virus, toujours selon le dernier rapport de Santé publique France.
La campagne de vaccination en cours continues à cibler principalement les personnes âgées de 65 ans et plus, celles présentant un risque élevé de complications, les femmes enceintes, ainsi que les résidents en EHPAD ou en unités de soins de longue durée. Elle vise aussi à vacciner leurs proches ou toute personne en contact fréquent avec des personnes vulnérables ou immunodéprimées. Les professionnels de santé restent également une cible prioritaire pour maintenir une immunité collective face à cette maladie toujours d’actualité.
Les autorités sanitaires rappellent ainsi la nécessité de poursuivre la vigilance face à ces maladies respiratoires, notamment en insistant sur la vaccination des populations à risque, tout en poursuivant leur surveillance étroite pour détecter toute résurgence ou mutation du virus.






