Royal Enfield lance la moto électrique Flying Flea C6

Sophie Lambert

Une histoire qui remonte à la Seconde Guerre mondiale

Initialement, la Flying Flea ne désignait pas un modèle de moto, mais une moto équipée d’un moteur à combustion conçue pour les forces armées durant la période de la Seconde Guerre mondiale. Son nom, qui signifie « Puce Volante », évoque une machine compacte et légère, destiné à être parachuté directement sur le terrain comme le furent d’autres véhicules militaires tels que la Jeep Willys. Conçue pour répondre aux besoins militaires, cette moto avait une silhouette épurée, alliant simplicité et praticité, adaptée aux missions sur le front. La nouvelle version de la Flying Flea reprend l’esprit de ses origines, mais avec une orientation moderne, puisqu’elle est désormais propulsée par un moteur électrique, tout en conservant cette silhouette compacte et légère. La transition vers l’électrique permet d’envisager une utilisation plus urbaine et respectueuse de l’environnement.

Présentée lors du salon EICMA 2024, la Royal Enfield Flying Flea C6 est annoncée pour une commercialisation prévue au printemps 2026 dans les concessions du constructeur. Bien qu’elle conserve un design évoquant ses origines rétro, elle bénéficie d’un équipement contemporain et de performances qui visent directement les concurrents urbains, tels que la marque Super Soco, très appréciée dans le milieu citadin. Il s’agit là du premier modèle issu de la nouvelle gamme électrique, la Flying Flea, de Royal Enfield, une étape audacieuse pour la marque qui mise sur cette innovation pour redéfinir ses standards.

Une esthétique qui marie passé et modernité

Du point de vue du style, la nouvelle C6 reprend la ligne fondamentale de ses aïeules, notamment avec un cadre désormais en aluminium, qui relie la colonne de direction au bras oscillant via un mono amortisseur placé sous la selle. Le design évoque clairement l’époque des années 1930, notamment avec son faux réservoir positionné sous le cadre, une référence directe aux motos de cette période. Le couvre-moteur, désormais électrique, a été façonné pour rappeler la silhouette de ceux équipant autrefois les moteurs thermiques de la marque, créant ainsi un lien visuel fort entre passé et présent. La fourche, en parallélogramme, est une pièce particulièrement réussie, apportant une touche esthétique et technique appréciable. La batterie, quant à elle, est logée dans un support en magnésium, leur choix étant volontairement moderne, tout en intégrant un aspect rétro.

Concernant le tableau de bord, la modernité est aussi au rendez-vous avec un affichage rond, que l’on pourrait croire d’un modèle traditionnel, mais qui se révèle numérique et tactile. Sans aiguilles, l’écran permet de naviguer via des menus accessibles grâce à des commandes modernes et ergonomiques, offrant au conducteurs toutes les informations nécessaires ainsi que la possibilité de sélectionner différents modes de conduite situés à la poignée gauche. La flexibilité est aussi au centre de cette conception, puisque les repose-pieds peuvent être échangés ou déplacés, permettant d’ajuster la position de conduite selon la taille du pilote ou ses préférences, un détail qui pourrait séduire ceux qui ont de longues jambes ou qui privilégient une position plus inclinée.

Une technologie embarquée à la pointe

Comme c’est souvent le cas avec les véhicules électriques, Royal Enfield intègre une série de technologies pour assurer sécurité et autonomie à ses utilisateurs. La Flying Flea C6 est dotée d’une unité de contrôle appelée VCU (Vehicle Control Unit), qui surveille en permanence une multitude de paramètres pour optimiser la gestion de la batterie et du moteur. Cette unité est capable de se mettre à jour de façon automatique via une connexion sans fil OTA (Over The Air), permettant d’intégrer les dernières innovations et améliorations logicielles sans intervention en concession. La sécurité est renforcée grâce à la présence de l’anti patinage, du freinage ABS couplé à la capacité de freiner dans les virages, ainsi qu’un régulateur de vitesse idéal pour la conduite sur autoroute ou routes rapides. En termes de modes de conduite, la C6 offre la possibilité de personnaliser la réponse à l’accélérateur et au freinage régénératif en fonction des préférences, qu’il s’agisse de privilégier l’éco-responsabilité ou la performance.

Selon Royal Enfield, cette machine possède une puissance de 15 chevaux, ce qui correspond au maximum légal avec un permis auto, la rendant comparable à une moto de 125 cm³. Sa capacité d’autonomie est estimée autour de 110 km, un chiffre cohérent pour un usage urbain. L’ensemble du poids, relativement léger, culmine à environ 120 kg. Un deviseur pratique est intégré, permettant de recharger la batterie via le réseau public, bien que les spécificités sur les types de bornes supportées restent à préciser. La charge complète serait réalisée en environ une heure trente, ce qui est assez rapide pour une recharge intégrale. La commercialisation de la Flying Flea C6 est prévue pour le printemps 2026, avec un tarif initial qui circule aux alentours de 6000 euros, bien que cette information n’ait pas encore été officiellement confirmée.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.