Qui peut bénéficier d’un capital décès en cas de problème familial ?

Sophie Lambert

Les différentes stratégies pour financer les funérailles d’un proche

Lorsqu’un membre de la famille décède, les proches doivent souvent faire face à des dépenses importantes liées à l’organisation de ses obsèques. Il existe plusieurs moyens pour couvrir ces coûts, notamment en accédant aux fonds du défunt lui-même ou en sollicitant diverses prestations sociales ou complémentaires. La première option consiste à utiliser l’argent disponible sur le compte bancaire du défunt, une démarche qui nécessite toutefois d’obtenir l’autorisation ou le déblocage de ses fonds, conformément à la régularité des procédures en vigueur. En parallèle, il est possible de faire appel aux caisses de retraite ou aux mutuelles auxquelles la personne décédée était affiliée, car celles-ci peuvent verser une assistance financière spécifique pour couvrir une partie des frais funéraires.

L’aide la plus significative reste souvent celle proposée par la sécurité sociale sous la forme d’un capital décès. Ce dernier est une allocation versée aux proches ou bénéficiaires désignés, destinée à contribuer au financement des obsèques. Au-delà de la simple couverture des coûts, cette prestation vise aussi à soutenir financièrement ceux dont la situation a été gravement impactée par la perte du proche, notamment en termes de ressources ou de stabilité financière.

Les conditions à remplir pour bénéficier du capital décès

L’octroi du capital décès est soumis à certaines conditions liées à la situation professionnelle ou sociale du défunt durant les trois mois précédant son décès. Plus concrètement, il faut que la personne concernée ait été salariée, ou qu’elle ait perçu une indemnisation auprès de France Travail, ou encore qu’elle bénéficie d’une pension d’invalidité ou d’une rente d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Ces critères permettent de vérifier que le montant de la prestation est directement lié aux cotisations ou à la situation professionnelle du défunt.

Il est également possible que le défunt ait été travailleur indépendant non retraité ou, sous conditions particulières, qu’il ait été à la retraite tout en étant considéré comme indépendant. Ces cas spécifiques permettent de couvrir un large éventail de situations professionnelles ou sociales, garantissant que l’aide est dirigée vers ceux qui ont contribué à la protection sociale ou qui étaient actifs peu de temps avant leur décès.

Qui peut prétendre à ce capital ?

Le capital décès doit en principe revenir à la ou aux personnes qui avaient une charge effective, totale et permanente sur le plan économique ou familial du défunt au moment du décès. Parmi ces bénéficiaires potentiels figurent en priorité les personnes pour lesquelles l’assuré était effectivement une source de soutien financier, comme un conjoint ou des enfants. Par exemple, pour une personne qui ne travaille pas mais dont la subsistance dépend entièrement du défunt, le conjoint occupant cette fonction sera le premier bénéficiaire reconnu. Si plusieurs personnes se trouvent dans cette situation, le montant du capital est généralement partagé à parts égales entre elles, selon un ordre hiérarchisé : d’abord le conjoint, puis les enfants, puis d’autres descendants ou personnes à charge.

En cas d’absence de bénéficiaires désignés ou de bénéficiaires prioritaires, l’attribution du capital suit la même règle de partage entre ceux qui remplissent ces conditions, selon un ordre précis défini par la réglementation en vigueur. Le principe reste que seul celui qui pouvait prétendre à la charge effective du défunt, et qui s’inscrit dans la hiérarchie des ayants droit, pourra recevoir cette prestation.

Les bénéficiaires prioritaires

Les personnes pouvant prétendre en priorité au capital décès sont celles qui se trouvaient à la charge effective, entière et permanente de l’assuré au moment de son décès. Cela inclut généralement le conjoint ou la personne avec laquelle la relation était considérée comme stable et durable, ainsi que les enfants qui vivaient sous le même toit ou dont le soutien financier provenait exclusivement du défunt.

La procédure pour bénéficier de cette allocation implique souvent de faire une demande formelle, notamment auprès de la caisse primaire d’assurance maladie. Ce dépôt de dossier doit être effectué dans un délai limité, généralement dans l’année suivant le décès, afin de permettre un traitement administratif rapide. La demande doit s’accompagner des documents justificatifs prouvant la charge effective et la relation de dépendance avec le défunt.

Montant et démarches pour l’obtenir

Le montant du capital décès est réajusté chaque année, au 1er avril, selon l’évolution des prix et des conditions économiques. En 2025, il s’élève à 3 977 euros pour un défunt salarié, tandis que pour un travailleur indépendant ou une personne bénéficiant d’une pension d’invalidité, ce montant peut atteindre 9 420 euros. La différence reflète la situation professionnelle ou la contribution à la sécurité sociale de la personne décédée.

Pour bénéficier de cette allocation, il faut en faire la demande auprès de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). La procédure consiste à remplir un formulaire officiel, accessible en ligne sur le site de l’Assurance Maladie, ou à en retirer un en agence. Il est nécessaire de fournir plusieurs pièces justificatives, telles que le certificat de décès, une pièce d’identité, ainsi que tout document attestant de la relation ou de la charge effective. La démarche doit être entreprise dans les deux années suivant le décès, mais les bénéficiaires prioritaires disposent généralement d’un délai d’un mois pour faire valoir leurs droits.

L’obtention du capital décès constitue une étape essentielle pour accompagner financièrement la famille en deuil. Son montant, ses conditions d’attribution et ses démarches administratives sont autant d’éléments à connaître pour pouvoir bénéficier rapidement de cette aide, qui peut représenter une bouffée d’oxygène face aux charges financières imprévues engendrées par le décès.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.