Quels plats préparés frais et surgelés obtiennent un carton rouge au Nutri-Score ?

Sophie Lambert

Les plats préparés : un équilibre alimentaire à questionner

Les produits de restauration instantanée, tels que ceux vendus en versions fraîches ou surgelées, jouissent d’une réputation mêlée : d’un côté, leur aspect pratique indéniable, de l’autre, leurs possibles impacts négatifs sur la santé. En effet, un grand nombre de références disponibles dans la grande distribution renferment des ingrédients ajoutés, comme des conservateurs, des sucres, du sel ou encore des matières grasses en quantités parfois excessives. Ces éléments suscitent des préoccupations chez les consommateurs soucieux de leur alimentation.

Dans cette optique, la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV), association dévouée à la défense des consommateurs, a décidé de faire une analyse approfondie de la composition de plus de 150 produits. La majorité de ces plats sont estampillés avec le Nutri-Score, une étiquette nutritionnelle qui vise à informer sur la profil santé des aliments. Ces produits appartiennent à diverses catégories culinaires, notamment les blanquettes, les brandades, les parments de poisson, les couscous et tajines, ainsi que les lasagnes, moussakas, tartiflettes, pâtes préparées, pâtes farcies, plats asiatiques complets, plats de poisson et poêlées diverses. L’étude met en lumière la distribution de ces produits dans un code couleur : les qualités nutritionnelles plus favorables étant signalées en vert, et celles présentant davantage de risques en rouge.

Il est intéressant de noter que la majorité de ces plats se répartissent entre les Nutri-Score B et C, principalement dans les catégories des couscous, des hachis parmentiers ou encore des tartiflettes. Une lecture approfondie révèle que certains produits imposent une consommation à modérer, tant leur apport en sel que leur contenu gras dépasse les recommandations. Par exemple, dans la famille des couscous, le couscous royal de Carrefour, proposé en version fraîche, affiche une teneur en sel de 1,2 gramme pour 100 grammes. En revanche, des options telles que le couscous poulet & merguez de Lidl, en version moins salée, demeurent plus grasses, avec plus de 10 grammes de matières grasses pour la même quantité. Idem pour le couscous de Picard, surgelé, ou celui de Weight Watchers, en version fraîche, qui affichent des valeurs plus raisonnables en sel (environ 0,6 à 0,7 gramme) et en matières grasses, souvent inférieures à 4 grammes pour 100 grammes.

Les Hachis parmentiers sous la loupe nutritionnelle

Les analyses menées sur les 15 références de hachis parmentiers révèlent que tous partagent un Nutri-Score classé en C, mais la qualité de leur composition diffère sensiblement. Parmi celles qui se distinguent favorablement, le « parmentier végétal » de Hari & Co, proposé en version fraîche, présente une faible teneur en acides gras saturés (0,6 gramme par 100 grammes), ce qui indique une meilleure qualité des matières grasses. À l’opposé, le hachis parmentier à l’emmental de Lidl, également en format frais, affiche des valeurs élevées de matières grasses, avec 4,5 grammes pour 100 grammes, tout comme celui de Aldi, qui en comporte tout autant.

En termes d’ingrédients, la majorité de ces plats intègrent de la crème ainsi que des huiles végétales, mais la composition varie : certains privilégient l’utilisation exclusive d’huiles d’olive ou de tournesol, tandis que d’autres incluent de l’huile de colza. La teneur en protéines n’est pas neutre non plus : le hachis de Fleury Michon, à base de bœuf charolais, fournit la quantité la plus élevée, avec 8,4 grammes de protéines par 100 grammes, malgré une proportion de viande relativement faible. La quantité de matières grasses saturées dans ce produit demeure informative, atteignant 3,4 grammes pour la même portion.

Les Tartiflettes : un indicateur de consommation à surveiller

Une revue des neuf références de tartiflettes montre que, la majorité obtenant un Nutri-Score C, l’exception notable étant celle de l’Intermarché, qui se voit attribuer un score D. Cette dernière est la plus riche en lipides, principalement à cause de sa forte teneur en reblochon, Frappant une moyenne de 20 % de fromage dans la recette. La tartiflette la moins grasse est celle proposée par Coopérative U, en version surgelée, dont la composition se caractérise par une faible quantité de reblochon (environ 5 %) et par un ajout conséquent d’eau, qui en dilue l’apport calorique – un ingrédient figurant même en deuxième position dans la liste des composants.

Moussakas : la teneur en matières grasses au cœur des préoccupations

Au fil de l’étude, les moussakas révèlent une homogénéité apparentée avec des Nutri-Score variant entre B et D, même si leur composition diffère en termes de quantité de matières grasses. La version la moins grasse, celle de Marie, affiche 4,8 grammes de lipides pour 100 grammes, avec une teneur en matières grasses saturées plus modérée par rapport à d’autres références. Celle de Picard, surgelée, présente une teneur en lipides légèrement supérieure, à 12 grammes, mais avec une proportion plus importante de viande (20,3 %) et une cuisson avec des aubergines revenues dans l’huile, ce qui explique cette différence.

Pâtes farcies : des contenus variables en gras et en sodium

Les pâtes farcies, avec un total de 19 références étudiées, manifestent une grande disparité en termes de composition. Leur Nutri-Score varie de B à D, mais leur profil nutritionnel est souvent peu favorable : trop riches en matières grasses, avec des lipides mauvais, très salés, et intégrant parfois jusqu’à 7,9 grammes de sucres pour 100 grammes. Parmi celles qui se démarquent positivement, les « cappelletti épinard » de Coquelicot Provence, en version fraîche, offrent un Nutri-Score A, en raison de leur faible teneur en sel (moins de 0,4 gramme) et en graisses (autour de 3,4 grammes). À l’opposé, la garniture aux girolles et Grana Padano de Coopérative U affiche une forte teneur en matières grasses – jusqu’à 14 grammes pour 100 grammes – et un taux élevé d’acides gras saturés, en raison de la présence de fromages, de crème et de beurre dans leur farce.

Les pâtes préparées : une gourmandise plus saine selon certains choix

Les plats de pâtes cuisinées comme la bolognaise, la carbonara ou encore ceux aux jambon et fromage ou au saumon, présentent une diversité notable. Cependant, la référence de Picard sort du lot en proposant une option végétarienne, le « trio de fusilli de légumineuses au pesto rosso », qui bénéficie du meilleur Nutri-Score (A). Sa recette sans graisse animale, riche en protéines végétales (7,4 grammes pour 100 grammes) et peu salée (0,37 grammes), en fait une alternative plus saine.

Les options de poissons : une variabilité notable dans la composition

Les produits à base de poisson, qu’il s’agisse de plats complets ou de brandades, affichent une large gamme de proportions de poisson dans leur composition. Certaines barquettes contiennent seulement 14,5 % de poisson, comme celles au saumon en sauce moutarde à l’estragon chez Thiriet ou en version fraîche, tandis que d’autres atteignent presque la moitié de la contenu, avec 49 % notamment dans le cas du saumon Atlantique en fondue de poireaux de Marie ou 50 % dans le colin d’Alaska de Carrefour. La moyenne oscillant autour de 25 %, illustrant la variété de ces préparations. À noter que la quantité de chair de poisson varie aussi pour les produits de type brandade.

Des produits remarquablement sains et dépourvus d’additifs

Certaines références se distinguent par leur composition exemplaire. Que ce soient des marques distributeurs ou des enseignes nationales, plusieurs recettes se démarquent par leur absence d’additifs, de conservateurs, de viandes transformées, ou encore d’ajouts de sucres ou d’arômes artificiels. Parmi elles figurent notamment les tortellinis ricotta épinards de Coopérative U, la blanquette de veau avec riz et champignons de Marie, le parmentier de poisson d’Auchan, la brandade de morue parmentier aromatisée aux fines herbes de Monique Ranou, la blanquette de veau à la crème d’Isigny de Picard, ainsi que le hachis parmentier gratiné à l’emmental de Lidl. Ces produits se distinguent par leur souci de proposer une liste d’ingrédients relativement pure, sans éléments superflus ou potentiellement nocifs.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.