Proches aidants : comment profiter des congés pour l’argent et la famille ?

Impact du vieillissement démographique sur la solidarité familiale et les entreprises

L’âge avancé de la population constitue désormais une réalité incontournable qui influence profondément l’organisation sociale, notamment par l’accroissement du nombre de personnes nécessitant une assistance quotidienne. Cette évolution démographique engendre une sollicitation accrue des proches aidants, que ce soient des membres de la famille ou des amis, pour accompagner les personnes en situation de perte d’autonomie. Ce phénomène, devenu stratégique tant pour la société que pour le monde de l’entreprise, soulève des enjeux importants, tant au niveau de la reconnaissance des aidants qu’au plan des dispositifs de soutien. Selon les données recueillies par France Travail, on évalue à entre huit et onze millions le nombre de proches non professionnels qui interviennent dans ce cadre. Parmi eux, une majorité importante, soit environ 61 %, combine cette tâche avec une activité professionnelle. Depuis 2017, le congé de proche aidant a remplacé ce qui était auparavant un simple congé de soutien familial, témoignant de la reconnaissance croissante de cette responsabilité.

Les modalités de ce congé spécifique

Ce dispositif permet à un salarié ou à un agent de la fonction publique de suspendre ou de réduire temporairement son activité professionnelle pour consacrer du temps à un proche en situation de grande vulnérabilité, notamment en matière d’autonomie, d’invalidité ou de handicap. La requête en ce sens peut concerner toute personne en aidance résident régulièrement en France, quelle que soit sa situation d’hébergement. La personne aidée peut être un conjoint, un parent, un enfant, ou encore un autre membre direct ou collatéral jusqu’au quatrième degré de relation : frères, sœurs, oncles, tantes, cousins. La reconnaissance va également à ceux qui entretiennent un lien étroit ou résident avec la personne âgée ou dépendante, y compris si cette dernière vit dans un établissement ou si la relation est sévèrement espacée géographiquement.

Procédure à suivre avant le début du congé

Le salarié souhaitant bénéficier de ce congé doit impérativement en informer son employeur à l’avance, généralement un mois avant la date prévue de départ. En pratique, cette demande peut se faire par courrier recommandé ou par courriel, en respectant les modalités fixées par la convention collective ou par les accords propres à l’entreprise ou à la branche concernée. Dans le cas où aucune disposition spécifique n’est inscrite, ce délai d’un mois constitue la référence pour assurer une organisation fluide. La durée de ce congé, si elle n’est pas clairement réglementée, ne peut excéder trois mois, mais il est possible de le renouveler, dans la limite d’une année cumulée sur toute la carrière professionnelle du salarié. À l’issue de cette période de suspension ou de réduction d’activité, l’employeur doit garantir le retour à l’emploi ou proposer un poste équivalent avec une rémunération au moins égale à celle perçue avant la congé.

Un soutien financier sous forme d’allocation

Il est important de noter que le congé de proche aidant n’est pas rémunéré par l’employeur, car il ne s’agit pas d’un congé payé. Toutefois, dans certains cas, l’entreprise ou l’établissement peut choisir d’apporter un complément de salaire. Pendant la durée du congé, le salarié ne doit pas exercer d’autre activité professionnelle, sauf si cela ne nuit pas à la mission d’aide qu’il doit fournir. Pour aider financièrement ces aidants, la caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA) proposent une Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA). Ce bénéfice vous permet de percevoir un montant fixé à 65,80 € par jour ou 32,90 € par demi-journée. Le versement de cette allocation est plafonné à 22 jours par mois et à 66 jours au total pour l’ensemble de la carrière, selon l’aide apportée à chaque personne aidée. C’est une manière d’alléger partiellement le poids financier que représente cette mission de solidarité au quotidien, sans pour autant remplacer un salaire complet.