Pourquoi une voiture noire n’est pas écologique

Sophie Lambert

L’influence de la couleur des voitures sur la température urbaine : un phénomène à prendre en compte

Une recherche effectuée dans la capitale portugaise met en lumière une particularité souvent ignorée : la couleur de nos véhicules peut avoir un impact direct sur la température ambiante. Selon cette étude, lorsqu’une voiture noire reste exposée au soleil, elle peut provoquer une élévation de la température de l’air jusqu’à 1,9 °C en comparaison avec une voiture de même taille de teinte blanche. Pire encore, dans certains cas, la chaleur émise par le véhicule sombre dépasse celle que renvoie le revêtement asphaltique qui l’entoure. Ce phénomène s’explique principalement par l’albédo, cette capacité que possèdent les surfaces sombres à absorber davantage d’énergie solaire, qu’elles restituent ensuite sous forme de chaleur, amplifiant ainsi l’effet de réchauffement local.

Impacts à long terme dans l’environnement urbain

Dans les zones métropolitaines où la canicule urbaine est déjà un problème persistant, la situation s’aggrave encore. Ces agglomérations connaissent des pics de température pouvant atteindre 5 à 10 °C de plus que dans les environnements ruraux, en raison de plusieurs facteurs, notamment la densité accrue de constructions en béton et la chaleur accumulée par les surfaces asphaltées. Les véhicules de teinte sombre y jouent un rôle non négligeable. Chacun de ces véhicules stationnés devient comme un micro-radiateur, déployant une chaleur supplémentaire dans un contexte déjà critique. L’accumulation de ces voitures noires ou foncées intensifie l’effet d’îlot de chaleur et contribue à alimenter la spirale de la température qui menace la qualité de vie urbaine et la santé des citadins.

Une solution simple pour atténuer les effets du réchauffement urbain ?

Sur un plan plus pratique, au-delà des considérations esthétiques ou stylistiques, la réflexion sur la couleur des véhicules peut représenter une démarche écologique modérée mais potentiellement efficace. Opter pour une carrosserie claire n’est pas seulement une affaire de look : cela peut réellement faire une différence dans la gestion locale de la chaleur. Les véhicules blancs ou argentés, en raison de leur capacité à réfléchir une plus grande partie de la lumière du soleil, restent plus froids et émettent donc moins de chaleur. Cette pratique pourrait contribuer, à l’instar des initiatives visant à repeindre les trottoirs, les toits de bâtiments ou encore les routes asphaltées avec des teintes claires, à réduire l’impact climatique urbain. La couleur de nos voitures devient alors un nouveau paramètre à prendre en considération dans une démarche collective visant à limiter l’effet de serre et à favoriser des villes plus durables face au changement climatique.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.