Vous aussi, avez-vous l’habitude de commencer vos phrases par des excuses ou des formules de politesse excessives ?
Il arrive que beaucoup de personnes débutent systématiquement leurs interventions en s’excusant ou en présentant des regrets, comme en disant « Excuse-moi de te déranger » ou « Je suis désolé, mais… ». Si vous avez tendance à accorder facilement votre pardon, il est probable que ces habitudes liées au langage ne soient pas uniquement des marques de courtoisie. En réalité, elles reflètent souvent une appréhension face au rejet, une crainte du regard d’autrui ou un déficit de confiance en soi. Dans son ouvrage intitulé Le jour où j’ai arrêté de m’excuser, l’autrice et humoriste Christine Berrou partage son parcours pour se défaire de cette habitude et explique comment ce changement peut profondément bouleverser une vie.
Elle admet que ce processus n’a pas été immédiat. Il lui a fallu un cheminement long et conscient pour prendre conscience que demander pardon constamment n’était pas une solution aux insécurités qu’elle ressentait. « J’ai dû répéter sans cesse les mêmes erreurs avant de réaliser que m’excuser à outrance n’était ni la réponse ni la clé pour avancer », confie-t-elle. Ces réflexes, elle le remarque, sont particulièrement enracinés chez les femmes. Son propre vécu est partagé par beaucoup d’entre elles qui ont grandi dans un contexte où le sentiment d’infériorité tenait une place centrale. Elle raconte avoir été éduquée dans une optique de discrétion, pour ne pas faire d’histoire ou attirer l’attention. Résultat : s’excuser devenait un mode de fonctionnement pour se fondre dans le décor, pour éviter de déranger ou de s’imposer.
Le danger de perdre son authenticité en s’empêchant d’être soi-même
Dans ses débuts, sa relation à la scène et au public était fortement teintée par ce besoin constant de plaire à tout prix. « J’ai été confrontée au syndrome de l’imposteur. Je pensais qu’il fallait absolument correspondre à un certain moule pour pouvoir vivre de mon métier. Je me conformais en faisant ce qu’on attendait de moi : faire rire, ne pas être trop polarisante », raconte Christine Berrou. Cette attitude de conformité avait pour conséquence de la pousser à s’excuser pour des petits écarts – une blague un peu osée, un mot plus tranché ou une prise de position plus affirmée. Ces comportements relevaient d’un besoin d’éviter le rejet, mais au prix de renier une part de sa personnalité au profit d’une image plus acceptable et lissée.
Ce mouvement n’est pas sans impact sur la liberté d’expression de chacun. La peur de déplaire ou d’être mal jugé pousse à la modération exacerbée, qui peut finalement empêcher la véritable nature de s’exprimer. La pratique incessante de s’excuser devient alors une prison invisible, qui limite le potentiel de développement personnel et professionnel. Pourtant, il est essentiel de se rappeler que l’authenticité n’est pas un défaut, mais une force qui permet de tisser des relations plus sincères et profondes.






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Pourquoi s’excuser sans cesse nuit à votre vie quotidienne et comment y remédier