Les orages, un facteur de risque majeur pour les personnes allergiques et asthmatiques
D’après l’Organisation mondiale de l’allergie, communément appelée la World Allergy Organization, les phénomènes orageux sont reconnus comme un élément pouvant augmenter significativement le risque de crises d’asthme, surtout chez les individus souffrant d’allergies aux pollens. Ce phénomène, connu sous le nom d’« asthme d’orage » ou « thunderstorm asthma » en anglais, a fait l’objet de premières observations dans les années 1980, notamment au Royaume-Uni et en Australie. Ces premières constatations ont permis d’identifier un lien potentiel entre tempêtes et aggravation des troubles respiratoires.
Récemment, lors du congrès annuel 2025 de l’American College of Allergy, Asthma and Immunology (ACAAI) qui s’est tenu à Orlando, des chercheurs américains ont présenté une étude visant à quantifier ce phénomène dans le contexte américain, en particulier dans des régions où la concentration de pollen est particulièrement élevée. Une équipe spécialisée a examiné 4 439 visites aux services d’urgence pour des problèmes liés à l’asthme dans trois hôpitaux situés à Wichita, au Kansas. La période analysée s’étendait de janvier 2020 à décembre 2024. En croisant ces données avec les relevés météorologiques locaux, ils ont identifié 38 journées caractérisées par des orages durant cette période.
Les chiffres obtenus sont particulièrement révélateurs. Alors que ces 38 jours d’orages correspondent à seulement 2 % des journées totales étudiées, ils auraient été responsables de 14 % de l’ensemble des visites aux urgences pour asthme, soit 627 cas. Plus encore, la moyenne de patients asthmatiques consultant en urgence lors de ces jours orageux s’élève à près de 18 individus, contre seulement 3 en l’absence d’orage. Ces résultats, selon les chercheurs, appuient la thèse que les orages constituent un facteur de risque sérieux pour la santé des personnes qui souffrent déjà d’asthme.
Les mécanismes à l’origine de l’asthme lors des orages
La science n’a pas encore totalement décrypté les processus exacts qui provoquent ces crises respiratoires liées aux tempêtes, mais plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer cette aggravation du phénomène. La première théorie suggère que l’intense précipitation et les vents violents peuvent déplacer les grains de pollen sur de longues distances, tout en fragmentant ces grains en petites particules. Ces particules, beaucoup plus fines, ont alors la capacité de pénétrer profondément dans les voies respiratoires, augmentant ainsi le risque d’une réaction allergique ou d’une crise d’asthme.
Une autre hypothèse évoque également le rôle des changements soudains dans la pression atmosphérique ainsi que l’humidité ambiante, qui peuvent rendre les voies respiratoires déjà sensibles encore plus vulnérables. Lorsqu’un orage se manifeste, ces variations climatiques peuvent irriter ou dilater les bronches, facilitant l’entrée de particules allergènes dans les poumons et déclenchant des crises plus graves.
Pour les personnes atteintes d’asthme, il est conseillé de surveiller de près les prévisions météorologiques, en particulier lors de périodes où des alertes orageuses sont émises. Il est recommandé de rester à l’intérieur durant et après la tempête, tout en maintenant les fenêtres fermées pour limiter l’accès des particules en suspension. Il est également crucial d’avoir son inhalateur de secours à portée de main et, si une sortie est nécessaire pendant ou après un orage, de porter un masque de protection afin de réduire l’exposition aux particules allergéniques.






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