Pourquoi le prix du litre de carburant va augmenter à partir du 1er janvier

Sophie Lambert

Augmentation du prix du carburant : une nouvelle taxe déguisée pour les conducteurs

Les automobilistes devront faire face à une hausse supplémentaire du prix de l’essence dès le début de la nouvelle année. À partir du 1er janvier, le coût du litre de carburant augmentera de cinq à six centimes, une majoration liée à la contribution financée par la prime de rénovation énergétique certifiée par le dispositif CEE. Cette aide financière, connue sous le nom de Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), vise à soutenir les travaux de modernisation énergétique des logements, mais son financement se répercute malheureusement sur les prix du carburant à la pompe.Cette prime permet notamment de soutenir la rénovation énergétique des bâtiments, en contribuant à réduire la consommation d’énergie.

Pour l’organisation « 40 millions d’automobilistes », cette nouvelle opération financière constitue une injustice criante. Elle représente un coup dur supplémentaire pour les conducteurs, déjà lourdement impactés par la hausse des prix et les différentes taxes qu’ils doivent supporter.

Une augmentation qui choque par son injustice

Le système des CEE ajoute une contrainte financière aux fournisseurs d’énergie — qu’il s’agisse de carburants, de gaz ou d’électricité — en leur imposant de financer des initiatives d’économie d’énergie. Cependant, le coût final est généralement transféré aux consommateurs, notamment aux automobilistes. Ces derniers paient en moyenne 76 euros par an, car les CEE contribuent déjà à hauteur de 11 centimes par litre lors de chaque plein. À partir de 2026, selon l’association, cette contribution pourrait augmenter pour atteindre entre 16 et 17 centimes par litre, ce qui représente une surcharge importante pour un conducteur.

« C’est une augmentation totalement injustifiée dans le contexte actuel. Les Français subissent déjà une importante perte de pouvoir d’achat, et l’ajout de cette taxe déguisée alourdira d’autant plus leur budget. Cinq ou six centimes par litre, c’est une somme considérable pour des millions de conducteurs qui n’ont pas d’alternative à la voiture. Le prix de la mobilité est ainsi encore une fois transformé en un produit de luxe », déplore Philippe Nozière, président de « 40 millions d’automobilistes ».

Les fournisseurs d’énergie répercutent leurs coûts sur le consommateur final

Malgré les efforts du gouvernement pour minimiser l’impact de cette mesure en la décrivant comme une augmentation marginale, la réalité est tout autre. La Cour des comptes elle-même considère cette hausse des CEE comme une véritable taxe sur la consommation d’énergie.

La raison en est simple : le dispositif oblige les prestataires d’énergie à couvrir certains coûts, qui sont inévitablement répercutés à hauteur de deux tiers sur la facture finale du client. Concrètement, cela signifie que ce sont souvent les automobilistes — qui dépendent de leur véhicule pour aller travailler, pour leurs démarches ou simplement pour leur vie quotidienne — qui doivent supporter la majorité de cette nouvelle dépense.

« Chaque année, les charges financières qui frappent les conducteurs ne cessent de croître, sans que leur situation réelle ou leur mobilité soient réellement prises en compte. Que ce soit les radars, les zones à faibles émissions ou cette supposée taxe énergétique, tout contribue à rendre leur quotidien plus lourd et plus coûteux. Nous dénonçons un mécanisme déconnecté des réalités et appelons l’État à revoir ce décret, qui pénalise injustement ceux qui dépendent encore de leur véhicule », explique Pierre Chasseray, le Délégué Général de « 40 millions d’automobilistes ».

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.