Pourquoi consulter un spécialiste en cas de cystites à répétition ?

Sophie Lambert

Le cancer de la vessie : un enjeu de santé à ne pas sous-estimer

Chaque année, en France, environ 14 000 personnes sont diagnostiquées avec un cancer de la vessie, maladie qui conduit à près de 5 000 décès annuels. La gravité de la situation varie fortement en fonction du moment du diagnostic : lorsqu’il est découvert tardivement, les chances de survie diminueront considérablement, rendant le pronostic souvent sombre. Cependant, si la maladie est détectée à un stade précoce, le traitement s’avère généralement plus efficace et le pronostic plus favorable. Le mois de mai est désigné comme la période de sensibilisation à cette maladie. À cette occasion, l’Association française d’urologie met en garde contre l’un des signes précoces le plus fréquent, qui doit impérativement inciter à consulter un professionnel de santé : la présence de sang dans les urines.

Données épidémiologiques et particularités en fonction du sexe

Le cancer de la vessie demeure plus répandu chez les hommes, avec une prévalence environ quatre fois supérieure à celle observée chez les femmes. Malgré cette fréquence, ce type de cancer est souvent plus sévère chez les femmes, ce qui complique le diagnostic et le traitement. La raison principale réside dans le fait que les symptômes associés sont parfois assimilés à des affections courantes, comme la cystite, en particulier chez la femme. Cela peut entraîner un retard dans la détection de l’état cancéreux.

Une fréquence élevée des cystites chez la femme

Selon le Dr Benjamin Pradère, urologue, le diagnostic du cancer de la vessie chez la femme intervient souvent à un stade avancé parce que ses symptômes ressemblent de façon étonnante à ceux de la cystite. Il précise que, dans la vie d’une femme sur deux, il lui est arrivé de faire au moins un épisode de cystite. En France, chaque année, une femme sur dix connaît une cystite, et 20 % de ces épisodes se reproduiront à nouveau selon les statistiques transmises par Ameli.fr. La proximité anatomique entre la vessie et l’urètre plus court chez la femme facilite la survenue fréquente de ces infections, qui en général, sont d’origine bactérienne.

Un symptôme commun aux maladies urinaires

L’un des premiers indices pouvant orienter vers un cancer de la vessie est la présence de sang dans les urines, également appelée hématurie. Toutefois, ce symptôme apparaît aussi lors de cystites, accompagnée souvent de brûlures ou de douleurs en urinant, ainsi que par la fréquence accrue des envies d’uriner. La difficulté réside dans le fait que ces signes ne sont pas spécifiques et peuvent relayer différentes pathologies. La différenciation est essentielle, car un diagnostic différentiel précis déterminera la prise en charge adaptée.

Comment distinguer un cancer de la vessie d’une cystite ?

Dans la majorité des cas, seul un examen médical approfondi permettra de différencier une simple infection urinaire d’un cancer en devenir. Le médecin, après un interrogatoire et un examen clinique, pourra, si nécessaire, demander des examens complémentaires ou orienter la patiente vers un urologue spécialiste. La présence de sang dans les urines doit toujours alerter et justifier une consultation rapide.

Le rôle des professionnels de santé dans le dépistage

Pour une cystite classique, notamment lorsqu’elle est bénigne, les pharmaciens sont désormais en mesure de délivrer directement, sans ordonnance, l’antibiotique adapté. Cependant, la présence de sang doit toujours être considérée comme un signe d’alerte majeur. Il est crucial de ne pas négliger ce symptôme, car une exploration approfondie permet souvent de dépister précocement un cancer de la vessie.

Que faire en cas de symptômes inhabituels ?

Face à la détection de sang dans les urines ou à tout autre symptôme urinaire persistant, il est fortement conseillé de consulter son médecin traitant dans les plus brefs délais. La majorité du temps, on pourra diagnostiquer une infection bénigne, comme la cystite, mais il ne faut jamais exclure la possibilité qu’il s’agisse d’un signe précoce de cancer. Par ailleurs, chez les femmes ayant des facteurs de risque – telles qu’un historique de tabagisme, une exposition professionnelle à certaines substances toxiques ou bien des cystites à répétition qui ne,cèdent pas aux traitements – l’avis d’un urologue s’impose rapidement. Une surveillance régulière et des examens spécialisés permettent de détecter d’éventuelles anomalies précocement, augmentant ainsi les chances de succès du traitement.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.