Movember : un mois dédié à la sensibilisation à la santé masculine, au-delà des idées reçues
Le mois de Movember est devenu un rendez-vous annuel incontournable pour mettre en lumière la santé des hommes, en particulier face aux cancers masculins tels que ceux de la prostate et des testicules. Derrière cette initiative, il y a aussi une occasion précieuse d’aborder la santé sexuelle masculine dans son ensemble, souvent peu discutée mais essentielle. En effet, les chiffres dévoilés par le SexReport 2025, réalisé par la boutique en ligne Adam et Eve, mettent en évidence l’existence de divers troubles liés à la vie sexuelle masculine, des problématiques qu’il est crucial de prendre au sérieux et d’aborder ouvertement.
D’après la définition émise par l’Organisation mondiale de la santé, la santé sexuelle désigne un état de bien-être physique, mental et social en matière de sexualité. Elle implique une approche positive et respectueuse de la sexualité, permettant aux individus d’expérimenter des relations sexuelles satisfaisantes et sans danger, tout en étant libres de toute coercition, discrimination ou violence. Cette perspective souligne que la sexualité doit rester une source de plaisir, mais aussi un domaine où la santé et la prévention sont prioritaires.
Une perception déformée de la réalité masculine
Les données de cette étude illustrent une réalité souvent méconnue ou mal comprise. Par exemple, 6 % des hommes rencontrent des difficultés à atteindre l’orgasme, tandis que 16 % sont affectés par une éjaculation précoce. De plus, 10 % déclarent se sentir sous pression lors des relations sexuelles. Contrairement à l’idée qu’une performance irréprochable est une norme essentielle, près d’un homme sur cinq admet ne pas toujours ressentir l’envie de faire l’amour, et 18 % confient avoir déjà vécu une période où leur libido était faible.
Les attentes masculines, souvent caricaturées, s’avèrent en grande partie éloignées de ces clichés. Selon l’enquête, près de la moitié des hommes considère qu’un rapport sexuel est réussi lorsque leur partenaire se sent bien, et 43 % mettent en avant le plaisir partagé comme étant l’enjeu principal, indépendamment de l’orgasme. Ces chiffres montrent donc une perception plus équilibrée et saine de la sexualité qu’on pourrait le penser, mais les démarches pour en parler restent encore souvent difficiles.
Il est vrai que de nombreux hommes rencontrent des obstacles à l’idée de consulter un spécialiste. Le Dr. Charles Lainé, urologue à Nantes, souligne que Movember ne se limite pas à la simple pousse de moustaches. C’est, avant tout, l’opportunité pour chaque homme d’initier la conversation avec un professionnel de santé, à l’occasion d’une consultation urologique. Il insiste sur le fait que ces rencontres permettent d’aborder des sujets sensibles, souvent laissés de côté, en particulier ceux liés à la sexualité. La prévention est une démarche bénéfique pour tous, et il est conseillé de consulter un urologue à partir de 50 ans, ou dès 45 ans si des antécédents familiaux existent. La prise en charge peut comporter un traitement médical, complété si besoin par un accompagnement psychologique.
Quelle place pour la santé reproductive chez l’homme ?
La santé reproductive masculine n’est pas en reste, et les données récentes donnent matière à inquiétude. Une méta-analyse parue en novembre 2022 met en lumière une chute importante de la concentration de spermatozoïdes dans le sperme en moins de cinquante ans. Le nombre moyen d’unités spermatiques par millilitre de sperme est ainsi passé de 101 millions en 1973 à seulement 49 millions actuellement, soit une baisse de plus de la moitié.
Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation de la fertilité masculine. La pollution, l’exposition à des perturbateurs endocriniens, mais aussi des modes de vie modernes caractérisés par la sédentarité, une alimentation déséquilibrée ou encore le stress chronique, ont tous un impact négatif sur la santé reproductive. La clinique urologique Nantes Atlantis indique que, dans les cas d’infertilité, le facteur masculin est impliqué dans quasiment la moitié des situations. Il devient donc primordial que les hommes s’impliquent davantage dans la prévention et la prise en charge de leur fertilité. Le Dr. Lainé insiste : « La fertilité ne concerne pas uniquement les femmes. Les hommes doivent également s’informer, aller consulter lorsque nécessaire, et adopter une hygiène de vie plus saine pour préserver leur potentiel reproductive. »






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