Les raisons de la renaissance du marché immobilier actuellement

Sophie Lambert

Sur le marché immobilier, la saison du printemps reste traditionnellement synonyme de renouveau et d’optimisme. L’édition 2025 ne déroge pas à cette règle, en laissant entrevoir les premiers signs d’un possible rebond après une période marquée par une baisse continue et une certaine incertitude.

D’après une étude publiée par le réseau d’agences Orpi, qui possède un peu plus de 1200 agences dispersées sur tout le territoire français, le nombre de compromis de vente signés au cours des trois premiers mois de l’année aurait connu une hausse significative de 11 % à l’échelle nationale, au sein même du réseau. Ce chiffre, qui témoigne d’un regain d’activité, est d’autant plus encourageant qu’il contraste fortement avec la diminution de 19 % enregistrée durant la même période, en 2024.

Une tendance naissante avec des variations régionales

Ce regain d’intérêt sur le marché immobilier ne se manifeste pas uniformément à travers tout le pays. Certaines grandes villes connaissent des évolutions positives substantielles, comme Paris où l’on relève une hausse d’environ 5 %, ou Toulouse, qui affiche une croissance de 25 % sur le début d’année. Ces chiffres illustrent un regain d’attrait dans ces zones, où la demande semble repartir à la hausse.

En revanche, d’autres villes stagnent ou presque. Marseille n’a enregistré qu’une légère baisse de 1 % durant les premiers mois, témoignant d’un marché relativement stable mais sans véritable reprise. Lyon connaît quant à elle une baisse de 6 % dans la même période, ce qui indique que toutes les métropoles ne sont pas encore sur la voie d’un rebond clair.

Une augmentation des prix dans un contexte de reprise

Selon l’analyse du réseau Orpi, cette vague de reprise se traduit également par une tendance à la hausse des prix dans plusieurs villes. La croissance des tarifs immobiliers atteint par exemple 11 % à Perpignan, 5 % à Toulouse et 4 % à Marseille. Ce mouvement haussier s’appuie essentiellement sur une attractivité constante de ces communes, qui continuent d’attirer les acheteurs.

Par ailleurs, cette période se caractérise aussi par une réduction des marges de négociation. La possibilité d’obtenir une ristourne ou un ajustement de prix semble en baisse, avec une baisse annoncée d’environ 4 % en moyenne, ce qui reflète une certaine stabilité dans les négociations.

Guillaume Martinaud, président de la Coopérative Orpi, précise : « Ce premier trimestre marque une étape de transition pour le secteur immobilier. Les fondamentaux indiquent une reprise, mais la sensibilité aux fluctuations politiques et économiques nous rappelle que 2025 doit surtout être une année de consolidation. La véritable croissance pourrait cependant attendre 2026. » La situation géopolitique incertaine continue en effet de peser sur la confiance des acheteurs, qui restent prudents face aux aléas mondiaux.

Les passoires énergétiques, toujours en demande

Les logements énergétiquement peu performants, souvent appelés passoires thermiques, trouvent également acquéreurs dans ce contexte de marché en reprise. La décote appliquée à ce type de biens permet de compenser leur faibles performances énergétiques, séduisant ainsi des acheteurs soucieux d’investir dans la rénovation. Ces biens en difficulté énergétique attirent une clientèle prête à réaliser des travaux importants, avec pour objectif d’améliorer la performance de leur future habitation.

Les signaux positifs pour l’avenir immédiat

Deux éléments particulièrement encourageants nourrissent l’espoir dans le secteur immobilier pour 2025. Premièrement, le retour en force des primo-accédants, c’est-à-dire ceux qui achètent leur premier logement, qui ont doublé leur présence sur le marché par rapport à 2024, passant de 15 à 30 % des transactions enregistrées. Ce retournement s’explique notamment par l’extension des dispositifs de prêt à taux zéro (PTZ) et par une tendance à la baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers.

De plus, les maisons classées passoires énergétiques, qui constituent une part importante des biens en vente, continuent d’attirer des acheteurs. La forte décote attachée à ces propriétés, en raison de leur faible performance énergétique, permet d’envisager des investissements plus abordables, notamment pour ceux qui souhaitent rénover. La perspective de prix plus attractifs, combinée à une volonté renouvelée chez les acheteurs, constitue un facteur porteur pour le marché immobilier dans un avenir proche.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.