La voiture demeure un outil essentiel pour les Français en activité professionnelle
Une première constatation claire est que, malgré l’évolution des mobilités, le véhicule reste un moyen de déplacement incontournable pour la majorité des travailleurs français. Selon les projections de 2025, trois quarts des salariés du pays continueront à se rendre au travail en utilisant leur propre voiture. Parmi eux, une fraction notable, représentant 14 %, auront opté pour un véhicule doté d’une motorisation électrique, que ce soit une voiture 100 % électrique, une hybride simple ou une version rechargeable. Ce phénomène marque une montée en puissance constante par rapport à 2024, où ces véhicules occupaient 11 % du marché, et à 2023, où leur part s’élevait seulement à 9 %. En Île-de-France, cette tendance est encore plus marquée, avec plus de 26 % des véhicules en circulation dans cette région étant équipés d’une motorisation électrique ou hybride.
Le tournant imminent vers l’électrification ?
Selon cette étude, plus de la moitié des répondants (52 %) envisageraient, lors de leur prochain renouvellement de véhicule, d’opter pour une motorisation électrique. Ce chiffre marque une hausse considérable par rapport à 2024, où cette intention touchait 47 % des sondés. Bien que cette majorité soit encourageante, il est essentiel de comprendre ce que recouvre réellement la notion de véhicules « électrifiés » dans le contexte de cette enquête. En effet, une voiture hybride, considérée comme électrifiée, fonctionne encore avec un moteur thermique et une motorisation électrique, tout comme une voiture purement thermique, ce qui complique la lecture du discours sur la transition écologique dans le secteur automobile. Par ailleurs, la question de l’offre disponible joue également un rôle crucial dans cette transition. La disponibilité et l’accessibilité des véhicules thermiques traditionnels sont aujourd’hui fortement compromises, voire quasi inexistantes, en France. Tous les modèles ne sont plus proposés, car ceux qui restent sont généralement en fin de cycle ou soumis à des taxes très élevées. En observant la gamme automobile envisagée pour 2025, il apparaît évident que les Français ont tendance à se tourner vers les hybrides et les véhicules électriques principalement parce qu’ils « n’ont pas d’autres options » à leur disposition.
L’émergence progressive de l’électrique dans l’imaginaire collectif
Malgré tout, seul un tiers des conducteurs, soit environ 32 %, envisagent réellement de passer à un véhicule 100 % électrique. La majorité des motivations derrière ce choix potentiel sont de nature économique, avec 57 % des réponses évoquant un coût d’usage inférieur, et écologique, puisque 56 % des sondés soulignent l’impact positif sur l’environnement. De plus, le confort accru et le silence d’utilisation sont également des arguments en faveur de cette transition, de plus en plus appréciés par ceux qui utilisaient auparavant des moteurs thermiques. Cependant, cette volonté n’est pas partagée par tous, et une forte majorité reste encore réticente.
Les réticences et obstacles perçus par les conducteurs
Une majorité significative de 68 % des automobilistes équipés de véhicules thermiques expriment leur scepticisme quant à leur passage à l’électrique. Le principal obstacle évoqué concerne le coût d’achat, jugé encore trop élevé pour une majorité. Autre frein important, l’autonomie des véhicules électriques désignée par 37 % des sondés comme une limite majeure. Pourtant, pour la majorité des usagers, les distances parcourues au quotidien – notamment pour le trajet domicile-travail, en moyenne seulement 18 km – correspondent parfaitement à l’autonomie actuelle des véhicules électriques. Par ailleurs, le temps nécessaire pour recharger ces véhicules constitue aussi un frein, malgré la croissance et la densification des bornes de recharge rapides présentes dans le pays. La perception du temps de recharge demeurant encore trop long fait obstacle à une adoption plus large de la mobilité électrique.





