L’impact croissant du cancer du sein en France : une situation alarmante et ses facteurs de risque
Chaque année, en France, plus de 60 000 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du sein. Cette statistique ne cesse d’augmenter ces dernières années, ce qui place la France comme l’un des pays au monde où l’incidence de cette maladie est la plus élevée. Divers éléments peuvent jouer un rôle dans l’apparition du cancer du sein, parmi lesquels la consommation d’alcool, la prédisposition génétique ou encore l’âge lors du diagnostic. Cependant, une dimension supplémentaire est désormais évoquée pour mieux comprendre cette maladie : le niveau d’études des femmes concernées.
Une étude approfondie sur l’influence de l’éducation a été publiée dans l’International Journal of Cancer. Elle a suivi 311 000 femmes issues de neuf pays européens sur une période allant de 1991 à 2010. Les participantes, âgées de 35 à 70 ans, n’étaient pas porteuses d’un cancer au début de l’étude, afin de permettre une analyse prospective de leur risque de développer la maladie. Les résultats obtenus par les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer, basé à Lyon, apportent un éclairage inédit : elles ont observé que le niveau d’instruction pouvait influencer la probabilité de contracter un cancer du sein.
Concrètement, il apparaît que les femmes qui ont cessé leur scolarité après le primaire, ou qui n’ont pas poursuivi leurs études, sembleraient moins exposées au risque de développer un cancer du sein que celles ayant suivi un cursus supérieur. Selon l’analyse statistique, cette différence pourrait représenter une baisse du risque de 39 % pour les formes précoces du cancer, contre une réduction de 19 % pour des formes plus avancées. Cette découverte soulève des questions quant aux facteurs socio-économiques et comportementaux qui pourraient influer sur la santé des femmes.
Le cancer du sein : une exception dans le paysage des cancers liés au niveau socio-économique
Contrairement à d’autres types de cancers où la majorité des cas est plus fréquente chez les populations aux conditions socio-économiques défavorisées, le cancer du sein affiche une tendance inverse. Margherita Pizzato, chercheuse au Centre international de recherche sur le cancer, souligne que ce type de cancer est atypique : il touche plus fréquemment les femmes appartenant à des catégories sociales plus favorisées, celles disposant d’un meilleur statut socio-économique. Cette particularité interpelle et suggère que la dynamique sociale et les habitudes liées à l’éducation influencent également l’incidence de cette maladie.
En 2018, une étude issue d’une mission ministérielle dédiée à la lutte contre les drogues et les conduites addictives a permis de mettre en lumière un autre aspect concerné par cette relation avec le niveau d’études : la consommation d’alcool. Il a été constaté que les femmes occupant des postes de cadres ou des fonctions élevées sont plus susceptibles de consommer de l’alcool à risque, avec un taux d’environ 12 %, contre seulement 8 % chez les femmes aux professions manuelles ou artisanales. Or, l’alcool est reconnu comme un facteur de risque majeur pour plusieurs cancers, notamment celui du sein. Selon l’Institut national du Cancer, parmi tous les cancers attribuables à la consommation d’alcool, le cancer du sein est celui qui est le plus fréquemment observé.
Malheureusement, les données n’ont pas permis d’établir une relation de causalité directe entre la catégorie socio-professionnelle, la consommation d’alcool ou le risque de mortalité par cancer du sein. Toutefois, la maladie continue de faire chaque année de nombreuses victimes : plus de 12 000 femmes en meurent chaque année en France. Ces chiffres et ces observations soulignent l’importance de continuer à étudier tous les facteurs socio-économiques et comportementaux qui peuvent influencer l’émergence et l’évolution de cette maladie, afin d’adopter des stratégies de prévention adaptées et efficaces.
Santé
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