Les édulcorants artificiels : une option low-calorie aux risques méconnus pour la santé cérébrale
Certains substituts du sucre, présents dans une variété de produits allégés tels que les sodas light ou les yaourts à faible teneur en calories, ne sont pas nécessairement aussi inoffensifs qu’on pourrait le penser. En effet, des recherches récentes suggèrent qu’ils pourraient avoir des effets insoupçonnés sur la santé de notre cerveau à long terme. Une étude publiée le 3 septembre dernier dans la revue Neurology a mis en lumière de potentielles conséquences négatives liées à leur consommation régulière.
Pour exécuter cette étude, des chercheurs issus de l’Université de São Paulo, située au Brésil, ont suivi pendant huit années près de 13 000 adultes. Leur objectif était d’évaluer l’impact de la consommation d’édulcorants artificiels sur le vieillissement cognitif. Au début de leur démarche, les participants ont rempli des questionnaires alimentaires détaillant l’ensemble de leurs habitudes de consommation durant l’année précédente. Ils ont ainsi fourni des informations précises sur ce qu’ils mangeaient ou buvaient quotidiennement.
Les chercheurs ont ensuite classé les individus en trois groupes selon la quantité totale d’édulcorants artificiels qu’ils ingéraient. Sept types d’édulcorants couramment utilisés ont été analysés dans cette étude, notamment l’aspartame, la saccharine, l’acésulfame-K, ainsi que l’érythritol, le xylitol, le sorbitol et la tagatose. Leur étude visait à établir une corrélation entre la consommation et l’évolution des fonctions cognitives de ces individus.
Un cerveau qui vieillit en moyenne de 1,6 an en huit années
Tout au long de l’étude, les participants ont été soumis à une série de tests cognitifs réalisés au début, à la moitié, puis à la fin de cette période de suivi. Ces évaluations permettaient de mesurer l’état de leur mémoire, de leur capacité linguistique ainsi que de leur esprit critique, afin de suivre précisément l’évolution de leurs facultés mentales.
Il découle de ces analyses que ceux qui avaient une consommation élevée d’édulcorants artificiels présentaient un déclin plus marqué de leurs capacités cognitives comparativement à ceux consommant peu ou pas d’édulcorants. Plus concrètement, leur dégradation des fonctions de réflexion et de mémoire était accélérée, atteignant une vitesse 62 % supérieure. Selon les auteurs de l’étude, cette différence équivaut à un vieillissement cérébral accéléré d’environ 1,6 année sur la période de huit ans.
Il est important de préciser que, si cette étude met en évidence une relation entre l’ingestion d’édulcorants et une dégradation plus rapide des capacités cognitives, elle demeure observationnelle. Cela signifie qu’elle ne prouve pas de façon définitive un lien de cause à effet. En attendant que d’autres recherches viennent confirmer ces résultats, les scientifiques conseillent de privilégier des alternatives plus naturelles pour sucrer ses aliments. Parmi ces options, on retrouve notamment les compotes, le miel ou encore le sirop d’agave, qui offrent un profil nutritionnel plus rassurant pour la santé du cerveau.
En somme, la consommation d’édulcorants artificiels pourrait comporter des risques méconnus pour la vitalité de nos capacités cérébrales, ce qui amène à reconsidérer leur utilisation dans notre alimentation quotidienne.