La maladie de l’élongation iliaque externe : un risque méconnu chez les cyclistes de haut niveau
L’endofibrose de l’artère iliaque externe, parfois désignée sous le nom de « maladie du cycliste », est une affection qui concerne principalement les athlètes pratiquant le vélo en compétition. Elle est également parfois appelée endofibrose artère, faisant référence à une maladie vasculaire spécifique. Si les dangers liés à la pratique du cyclisme tels que les accidents routiers, les chutes ou la déshydratation sont largement connus et médiatisés, cette pathologie reste quant à elle encore relativement peu reconnue du grand public. Pourtant, elle constitue un véritable obstacle à la performance sportive. Mais en quoi consiste-t-elle précisément ?
Cette maladie rare implique les artères iliaques externes, qui jouent un rôle clé dans l’approvisionnement sanguin des cuisses. Lors de la pratique régulière du pédalage, où les jambes effectuent des mouvements répétés de flexion, ces vaisseaux sanguins subissent des contraintes mécaniques importantes. Au fil du temps, ces contraintes provoquent un épaississement des parois des artères, phénomène désigné sous le terme d’endofibrose. Par la suite, le calibre intérieur de ces artères diminue, condition qui caractérise une sténose, entonnoirement le passage du sang vers les muscles des jambes.
Conséquemment, lors d’efforts intense, le flux sanguin vers les muscles devient insuffisant, ce qui se traduit par une baisse notable des performances sportives. Cette limitation devient particulièrement évidente lorsque le niveau d’effort augmente, surtout lors de phases exigeantes comme les montées ou les sprints.
Une symptomatologie discrète mais évocatrice
Ce qui rend cette pathologie difficile à diagnostiquer précocement, c’est la subtilité de ses premiers signes, souvent confondus avec une simple perte de forme ou une fatigue passagère. Chez le cycliste concerné, apparaissent généralement :
– une sensation de faiblesse ou de faiblesmasse dans une jambe, souvent comparée à l’autre ;
– une diminution notable des performances, en particulier lors des parcours vallonnés ou exigeants ;
– des difficultés lors des accélérations ou accélérations brusques ;
– un décrochage prématuré du peloton dès que l’intensité de l’effort augmente.
Il est important de noter que ces symptômes ne prennent pas la forme de douleurs aiguës ou classiques, mais plutôt comme une gêne fonctionnelle, ce qui explique souvent les retards dans la reconnaissance de l’affection.
Détection et diagnostic de l’endofibrose iliaque
Le diagnostic de cette maladie repose sur une approche multi-étapes. Tout d’abord, un examen clinique approfondi est effectué, au cours duquel le médecin interroge le patient sur sa pratique sportive, la fréquence de ses entraînements, ses antécédents familiaux éventuels, ainsi que ses symptômes. Ensuite, un bilan biologique est réalisé pour exclure d’autres causes possibles de la diminution de la performance ou de la gêne.
L’étape suivante consiste en un doppler artériel, un examen non invasif qui permet de mesurer le flux sanguin dans les artères, aidant ainsi à confirmer ou non la présence d’une sténose. Enfin, pour une visualisation précise de la zone affectée, une artériographie peut être pratiquée, offrant une image claire des modifications structurales au niveau des artères iliaques externes.
Traitements envisageables : une intervention chirurgicale pour préserver la carrière sportive ?
Lorsque le diagnostic est posé, deux voies s’offrent à l’athlète concerné. La première consiste à arrêter la pratique sportive intensive de haut niveau, afin d’éviter une aggravation de la malformation vasculaire. La seconde solution, plus invasive, consiste en une intervention chirurgicale spécifique.
Ce dernier traitement vise à réparer ou à remplacer la partie épaissie ou obstruée de l’artère. Selon le cas, le chirurgien peut procéder à une réparation de la fibrose ou à un remplacement par un segment de veine. La récupération post-opératoire nécessite plusieurs semaines de repos et de rééducation avant de pouvoir reprendre la pratique sportive à un niveau comparable à celui antérieur à la chirurgie.
Il est à souligner que cette intervention ne garantit pas une reprise immédiate, mais offre en général une possibilité de continuer à pratiquer la discipline de façon compétitive ou intensive, sous réserve d’un suivi médical optimal. La collaboration avec un spécialiste est essentielle pour élaborer un protocole personnalisé, et pour garantir la meilleure récupération possible.
Ce problème de santé, encore peu médiatisé, mérite une attention particulière, notamment pour les cyclistes professionnels ou passionnés, afin d’assurer une pratique saine et durable de leur sport favori.