Le yacht de Mike Lynch a sombré en Sicile à cause de vents violents.

Le yacht de luxe nommé Bayesian, qui avait fait l’objet d’un naufrage au large de la Sicile en août dernier et qui avait causé la mort de sept personnes, n’était pas construit pour résister aux vents violents présents ce jour-là, selon un rapport publié cette semaine par l’enquêteur britannique en charge des accidents maritimes graves. Ce document dévoile que le super-yacht n’était pas conçu pour faire face à de telles conditions météorologiques extrêmes. Parmi les victimes figurait notamment le réputé entrepreneur britannique dans le domaine de la technologie, Mike Lynch, qui a perdu la vie lors de cette tragédie.

Ce voilier mesurant 56 mètres de long a sombré en un court laps de temps, durant la nuit du 19 août 2024, au large de Porticello, peu après la survenue d’un phénomène météorologique qualifié de mini-tornade. Quinze personnes avaient été extraites des eaux en toute sécurité, mais malheureusement, sept autres avaient trouvé la mort. Parmi elles, se trouvaient quatre ressortissants britanniques, dont la figure la plus visible était Mike Lynch, âgé de 59 ans, connu sous le surnom de « Bill Gates britannique » en raison de sa fortune et de son influence dans le secteur technologique. À leurs côtés, se trouvaient la fille de Lynch, Hannah, âgée de 18 ans, le président de la banque Morgan Stanley International, Jonathan Bloomer, alors âgé de 70 ans, ainsi que son épouse, Judy Bloomer, qui en avait 71.

Un rapport préliminaire détaille les causes

Les premières analyses techniques révélées dans un rapport intermédiaire publié ce jeudi par le Marine Accident Investigation Branch (MAIB), organe britannique chargé de la conduite des enquêtes en cas d’incidents en mer, indiquent que le Bayesian présentait une vulnérabilité face à des vents d’une intensité extraordinaire. Les enquêteurs n’ont pas pu examiner directement le navire accidenté, puisque son épave repose à une profondeur de 50 mètres, mais ils ont étudié ses caractéristiques techniques ainsi que les conditions météorologiques qui régnaient lors du drame. Ces études ont montré que lorsque le yacht naviguait à moteur, avec sa quille rétractée en position haute — configuration adoptée la nuit du naufrage du fait de la tempête —, sa stabilité ne permettait pas de supporter un angle d’inclinaison supérieur à 70 degrés sans risquer le chavirement.

Une situation jugée sans issue par les experts

Selon le rapport, ces « faiblesses » de conception, ignorées par l’équipage et le propriétaire du navire, n’étaient pas documentées dans le manuel de stabilité du bateau. Ce manque d’informations a compromis la capacité de réaction face à la tempête, et aurait empêché de prévoir une telle vulnérabilité. Andrew Moll, chef du MAIB, a souligné que « si le bateau s’était incliné au-delà de cet angle critique de 70°, il était alors hors de contrôle, et il n’y avait plus de solution possible pour éviter le chavirement ». Les relevés météorologiques de l’époque ont attesté que le vent avait soufflé à plus de 70 nœuds (environ 130 km/h), balayant le voilier et le faisant basculer. Par la suite, le navire a été englouti par la mer, qui l’a fait couler. Une étude de l’organisme britannique chargé de la météorologie indique qu’un orage très violent, susceptible d’avoir engendré des tornades marines, s’était probablement formé cette nuit-là, amplifiant la violence de la tempête et la dangerosité de la situation.

Le projet de remorquage de l’épave mis en pause

Mike Lynch célébrait, quelques mois avant cette catastrophe, la libération d’un procès pour fraude aux États-Unis, qui aurait pu lui valoir de lourdes peines de prison. Lors de cette célébration en juin 2024, il était à bord du Bayesian, entouré de proches. En parallèle, une enquête visant à faire la lumière sur la responsabilité de la mort des quatre Britanniques est toujours en cours en Angleterre. La tentative de récupération de l’épave sous-marine a été momentanément suspendue la semaine dernière à la suite du décès tragique d’un plongeur impliqué dans la manœuvre. La société en charge de ces opérations, TMC Marine, a indiqué que les travaux devraient reprendre à partir de jeudi prochain.