GL Events désigné comme opérateur principal pour la gestion du Stade de France
Le lundi dernier, l’État a officiellement annoncé que le groupe lyonnais GL Events a été choisi comme détenteur du contrat d’exploitation du Stade de France pour une durée de trente ans. Ce label d’« attributeur » Officialisé par le gouvernement, ce partenariat devrait être close d’ici la fin du mois, après la confirmation que toutes les procédures juridiques éventuelles, notamment d’éventuels recours, ont été épuisées. Le contrat, qui entrera en vigueur au 5 août prochain, constituera la clé de voûte de la gestion à long terme de cet emblématique équipement sportif. La justice a déjà tranché en rejetant deux recours formulés par Vinci et Bouygues, ce qui a permis d’accélérer le processus de passation.
Le groupe lyonnais, qui a enregistré en 2024 un chiffre d’affaires record de 1,6 million d’euros et qui s’est illustré comme un acteur essentiel lors des Jeux Olympiques, pourra ainsi débuter ses négociations avec les deux fédérations principales qui utilisent le stade. « Nous avons finalisé les accords avec la Fédération Française de Rugby », précise Christophe Cizeron, le PDG en charge de la gestion des espaces chez GL Events. « Nous étions en attente d’être officiellement attributaires pour formaliser ce qui a été discuté depuis la fin janvier dernier. » La sélection de GL Events permettra donc aux rugbymen français de disputer notamment la revanche de la Coupe du Monde contre l’Afrique du Sud le 8 novembre à Saint-Denis, ainsi que probablement la rencontre face à l’Australie prévue le 22 novembre, avant d’aborder la saison du Tournoi des Six Nations 2026.
Définir une stratégie pour les rencontres moins attractives
Alors que l’avenir semble s’éclaircir pour le rugby, la situation est beaucoup plus floue du côté du football. « Nous avons maintes fois discuté avec la Fédération Française de Football (FFF) », indique Christophe Cizeron. « Mais pour diverses raisons, cette dernière a décidé de ne pas concrétiser un accord pour le moment. » Parmi les sujets d’interrogation, la fédération exprimait des réserves, notamment concernant l’utilisation du stade durant la période des travaux de grande envergure, qui représentera un investissement de 120 millions d’euros. « Je tiens à rassurer : le stade ne sera pas fermé durant cette période, » assure-t-il.
Pour pallier cette incertitude, GL Events propose une solution visant à « dérisquer » certains matchs qui génèrent moins de recettes ou d’intérêt, notamment par une réduction du loyer garanti pour ces rencontres. En parallèle, la Fédération Française de Football a déjà décidé d’organiser ses trois rencontres automnales au Parc des Princes plutôt qu’au Stade de France : face à l’Islande, l’Azerbaïdjan et l’Ukraine. Par ailleurs, elle a lancé un appel d’offres en vue de l’organisation finale de la Coupe de France 2026, témoignant ainsi d’une volonté de diversifier ses choix de gestion.
Vers une exploitation du Stade de France toute l’année
Une fois la situation stabilisée, GL Events souhaite renouer le dialogue avec la FFF et envisager une utilisation du Stade de France à longueur d’année. « La reprise des échanges est à l’ordre du jour, » affirme le dirigeant. « La FFF demeure un partenaire stratégique. Nous sommes confiants qu’ensemble, nous parviendrons à trouver un accord pour que l’équipe de France joue ses grandes compétitions sur ce site emblématique. »
Le groupe lyonnais ambitionne également d’animer le stade quotidiennement en y organisant divers événements, à l’image de ce qu’il a réalisé avec le Matmut Stadium de Gerland à Lyon. « Notre idée est de transformer le Stade de France en une véritable destination tout au long de l’année. Nous souhaitons l’ouvrir davantage à ses environs en y proposant une programmation diversifiée. L’objectif est d’en faire un lieu dynamique, accueillant une multitude d’événements, tout en favorisant l’émergence de talents locaux et en renforçant l’attractivité sportive pour la jeunesse. »
Les responsables envisagent ainsi une intégration plus étroite avec les fédérations sportives, notamment pour développer des actions de promotion et d’insertion dans le domaine sportif. Leur but est de faire du Stade de France une plateforme multifonctionnelle dont la fréquentation ne serait plus limitée à quelques événements majeurs. À terme, la volonté de GL Events est d’atteindre un chiffre d’affaires annuel de 90 millions d’euros grâce à une exploitation renouvelée, diversifiée et dynamique de cette infrastructure emblématique.
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Ce changement de cap vise à faire du Stade de France un véritable centre de vie et d’événements toute l’année, en combinant sport, culture et activités communautaires, pour renforcer sa place au cœur du territoire et des habitants.