Semaine de Solidarité et d’Inclusion : Un Élan Collectif pour Changer les Regards sur la Migration
Le vendredi 13 juin a marqué le lancement officiel de la septième édition de la Semaine des réfugiés à Strasbourg, orchestrée par Floriane Varieras, adjointe à la maire responsable de la ville inclusive. Ce moment inaugural a été conjointement organisé avec l’association Stamtish et le Foyer Notre-Dame (AFND), soulignant l’engagement commun de divers acteurs locaux. Floriane Varieras a souligné que cet événement, qui se poursuivra jusqu’au 20 juin, est le fruit d’un effort collectif visant à créer des ponts, plutôt que d’ériger des barrières frontalières. Elle précise que l’ensemble des activités a été pensé pour promouvoir l’accueil digne, la justice et l’humanisme, à travers des festivités, des manifestations culturelles, sportives et culinaires. Ces moments de partage ont pour vocation de démystifier la réalité des migrations, tout en valorisant la diversité. La responsable évoque également la volonté de mettre en lumière la jeunesse en exil : « En cette année, nous voulons honorer cette jeunesse qui porte une lourde charge, en lui offrant écoute, reconnaissance et soutien. » Antoine Breining, président de l’AFND, a quant à lui insisté sur la dimension éducative de cette semaine, insistant sur l’importance d’offrir aux enfants réfugiés un espace d’expression et de valorisation.
Lors de l’ouverture officielle de cette semaine solidaire, une voix pleine d’espoir a émané d’une jeune fille de 16 ans, réfugiée originaire de République du Congo, arrivée à Strasbourg il y a sept mois. Elle a chaleureusement remercié toutes celles et ceux qui, depuis son arrivée, lui ont permis de s’intégrer. « ‘J’ai trouvé ici un lieu d’écoute, de dialogue, où l’on peut avoir confiance’, a-t-elle expliqué. Dans le centre Bernanos, je bénéficie du soutien de nombreuses associations qui m’aident à me reconstruire. Il est essentiel de changer la perception que l’on a des réfugiés, surtout des enfants, en partageant nos récits. Peu importe notre couleur, notre origine, notre culture, tous doivent avoir le respect, la chance, le droit de vivre pleinement et de sourire’. »
Une programmation riche en rencontres, activités et célébrations variées
Durant cette semaine, il sera possible d’écouter plusieurs témoignages poignants lors des différents moments d’échange et de convivialité organisés. Par exemple, le lundi 16 juin, le public a pu participer à un atelier ludique de jeux de société visant à améliorer la maîtrise du français. Une conférence a également été tenue sur le thème « Quand le racisme devient invisible », afin de sensibiliser et d’interroger sur certaines formes d’intolérance. Les amateurs de gastronomie pourront participer à un « repas du monde » ou à un atelier baptisé « saveurs d’ailleurs », ainsi qu’à un grand banquet festif prévu pour le vendredi 20 juin au Phare Citadelle, marquant la clôture de cette semaine riche en échanges.
Un des temps forts depuis plus de quinze ans, la marche des parapluies, aura lieu le mercredi 18 juin à 13h15, avec un départ depuis la place du Château. Symbole traditionnel de protection et de solidarité envers les réfugiés, cette marche sera accompagnée d’une fresque dédiée à la migration, d’un après-midi consacré aux familles incluant des ateliers créatifs, un concert, une exposition, une table ronde, mais aussi divers animations comme un escape game, des lectures ou encore un tournoi de football. L’ensemble de ces activités sont conçues pour refléter la diversité du monde tout en respectant la volonté de montrer au public la richesse que constitue cette mosaïque humaine.
Programmes et détails supplémentaires concernant cette Semaine des réfugiés peuvent être consultés sur une plateforme dédiée, qui rassemble toutes les activités prévues et leurs horaires.
Les saveurs du monde, vecteur de convivialité et d’ouverture d’esprit
Le vendredi 13 juin, la résidence des Capucins à Koenigshoffen a été le théâtre d’un premier événement marquant de cette semaine : un atelier culinaire organisé par La Marmite du Relais. Cet atelier a permis à des réfugiés issus de divers horizons, ainsi qu’à des habitants de Strasbourg, de partager leurs traditions culinaires dans un esprit chaleureux. En binôme, les participants ont cuisiné ensemble, partageant savoir-faire et convivialité, avant de se rassembler pour déguster leurs créations. Ce moment d’échange a incarné à lui seul la force de la cuisine à rassembler les cultures dans un univers d’évasion et de solidarité. Claire, une voisine de la résidence, a exprimé son enthousiasme : « La nourriture rassemble, c’est une façon de créer du lien. Je suis venue par curiosité, aussi pour partager un repas, mais j’ai été si attirée par l’idée de cuisiner aux côtés de Marguerite, une jeune Camerounaise, que j’ai volontiers participé à la préparation. » Marguerite, quant à elle, a profité de cette occasion pour transmettre une facette de sa culture à travers la confection de beignets accompagnés d’une sauce aux haricots, une spécialité très appréciée.
Les parfums et épices d’ailleurs, un voyage gustatif
Les fragrances venues d’ailleurs ont envahi cette journée : aux côtés de la cuisine locale, des plats emblématiques comme les bolanis aux poireaux afghans, les büreks albanais ou le poulet yassa sénégalais ont été préparés par les différents binômes d’ateliers culinaires. Ces mets, élaborés dans la chaleur du moment, ont été ensuite dégustés dans le charmant jardin de la résidence. L’heure était au voyage sensoriel, à la rencontre entre cultures et traditions, pour une centaine de convives réunis dans un esprit d’amour et de respect pour la diversité humaine. Ce moment privilégié a permis à chacun de goûter, de partager, et d’enrichir sa compréhension de la pluralité des façons de vivre à travers le monde.