Ces dernières semaines, la vague de chaleur intense qui a frappé la France a mis en évidence un problème croissant : l’insuffisance d’isolation dans certains logements, où la chaleur devenait presque ingérable. La montée des températures y était si forte que les habitants se retrouvaient confrontés à des conditions insoutenables, notamment dans des logements mal isolés ou mal conçus. La majorité de ces habitats se localisent souvent dans des immeubles orientés plein sud, situés à des étages élevés ou sous les toits, des emplacements qui accentuent la surchauffe lors des pics de chaleur. En conséquence, ces habitations se comportent comme de véritables fours à chaleur, ce qui peut même mettre en danger la santé de leurs occupants, en particulier ceux les plus vulnérables. Pour essayer d’atténuer ce problème, la Fondation pour le logement des personnes défavorisées, anciennement connue sous le nom de Fondation l’Abbé Pierre, a annoncé qu’elle soutient l’introduction d’une nouvelle législation. Cette proposition, portée par plusieurs formations politiques, devrait être soumise au Parlement durant l’été. Son but principal est d’interdire, de façon progressive, la location de logements qui ne respectent pas des normes minimales d’isolation. Actuellement, environ un tiers du parc immobilier se trouve dans cette catégorie de logements très mal isolés, ce qui justifie l’urgence d’agir. Une telle mesure viserait à limiter la mise en location de ces habitats, afin de garantir une meilleure qualité de vie aux locataires lors des périodes de chaleur extrême.
Une éventuelle interdiction de louer les logements excessivement chauds
Dans le cadre de cette démarche législative, une disposition clé consisterait à instaurer une limite claire sur la température tolérée dans un logement loué. Il pourrait ainsi être interdit de mettre sur le marché immobilier des habitations dont la température intérieure dépasserait 28 degrés Celsius durant la journée, ou 26 degrés lorsqu’il fait nuit. Cette proposition s’appuie sur la nécessité de protéger la santé des occupants face aux canicules de plus en plus fréquentes. Une image illustre cette idée en montrant les risques encourus par des logements trop chauds, qui deviennent comme des bouilloires pendant la canicule. La réflexion sur cette éventuelle interdiction soulève des enjeux importants, notamment sur la capacité à faire respecter ces seuils et à inciter les propriétaires à engager des travaux d’isolation ou d’aménagement pour respecter ces nouvelles normes. La question de la sécurité et du confort thermique devient ainsi une priorité dans la réécriture des règles encadrant la location immobilière.
Établissement d’un standard pour le confort thermique dans les logements
Parmi les mesures envisagées pour remédier à ces problématiques, figure notamment la mise en place d’un indice de confort d’été intégré au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ce diagnostic deviendrait incontournable dans la publicité pour la mise en location ou à la vente d’un logement, avec un affichage clair du niveau de confort thermique prévu pour l’été. En complément, le projet de loi prévoit l’instauration d’un seuil limite de température acceptable pour les logements loués à partir du 1er janvier 2030. Au-delà de cette date, il pourrait devenir illégal de louer un logement dont la température excède 28 degrés en journée ou 26 degrés nocturnes. La création d’un nouveau critère de décence viserait à renforcer la réglementation, afin que chaque logement offre un niveau minimal de confort pendant les périodes de forte chaleur. La Fondation insiste sur l’urgence de cette démarche, soulignant que la simple mise en place d’obligations d’affichage pourrait contribuer à sensibiliser propriétaires et locataires à la nécessité d’améliorer la performance thermique des bâtiments.
Accompagner l’installation de protections solaires pour limiter la surchauffe
Dans le cadre de cette réforme, des mesures complémentaires ont été définies pour faciliter l’amélioration thermique des habitats. Parmi elles, la simplification du processus pour l’installation de protections solaires telles que les volets ou autres dispositifs dans les immeubles en copropriété. Jusqu’à présent, l’extension ou la pose de ces équipements nécessitait souvent un vote à l’unanimité ou une majorité très forte, rendant leur déploiement difficile. La nouvelle législation prévoit de rendre cette étape plus accessible, en autorisant leur installation à la majorité simple. Par ailleurs, pour les zones patrimoniales ou classées, où la pose de ces protections peut être réglementée pour préserver le patrimoine, un allégement des démarches auprès des architectes ou des autorités compétentes serait également instauré. La Fondation pour le logement des personnes défavorisées, dans un rapport récent, insiste sur la nécessité d’agir rapidement face à une crise sociale, écologique et sanitaire. Selon elle, il est urgent que l’État mette en place des solutions concrètes et durables, sous peine de voir se multiplier des méthodes temporaires ou contre-productives, comme l’usage accru de climatiseurs individuels, qui peuvent avoir des impacts négatifs pour l’environnement. Le but de cette loi, baptisée « Zéro logement bouilloire », est d’adapter progressivement le parc immobilier aux nouvelles réalités climatiques, notamment la multiplication des vagues de chaleur. Selon Santé Publique France, qui a publié une étude en mars 2025, plus de 3 700 décès liés à la chaleur ont été recensés lors de l’été 2024, soulignant l’urgence d’agir.