Il faut éviter les sèches-mains dans les toilettes publiques pour préserver sa santé

Sophie Lambert

L’importance du séchage des mains dans la prévention des infections

Depuis l’émergence de la pandémie de Covid-19, la pratique de se laver régulièrement les mains s’est imposée comme la première ligne de défense contre la propagation des microbes. Cependant, une étape souvent négligée mais tout aussi cruciale dans cette démarche est celle du séchage. En effet, des mains encore mouillées constituent un vecteur potentiel pour la transmission bactérienne. La simple action de sécher ses mains devient alors un geste essentiel pour renforcer l’efficacité du lavage et diminuer le risque de contamination.

Les installations sanitaires publiques, tels que celles que l’on retrouve dans les centres commerciaux, les aéroports ou encore les cinémas, ont pour leur part adopté massivement des appareils électriques de séchage à air automatique. Ces sèche-mains à air pulsé semblent en apparence être une solution pratique, hygiénique et rapide. Toutefois, leur efficacité réelle pour assurer une protection contre les agents pathogènes, qu’il s’agisse de bactéries ou de virus, soulève des interrogations légitimes.

Il faut savoir que des études récentes ont mis en évidence que ces sèche-mains à air chaud dans les lieux publics pourraient, en réalité, contribuer à la dispersion microbienne au lieu de la réduire. La plupart de ces appareils aspireraient en effet l’air ambiant, potentiellement chargé de bactéries, pour ensuite le relâcher dans l’environnement et potentiellement sur les mains des utilisateurs, même après un lavage soigneux.

Une contamination microbienne accrue après utilisation des sèche-mains à air chaud

En 2021, une étude menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge a apporté des éléments alarmants à ce sujet. Lors de cette expérience, des participants portaient des tabliers lors de leur passage par la phase du lavage et du séchage des mains. La moitié d’entre eux utilisaient un sèche-mains à air pulsé, tandis que l’autre optait pour des serviettes en papier. À leur sortie, il s’est avéré que ceux ayant utilisé le sèche-mains présentaient une concentration de bactéries plus élevée sur leurs mains qu’on aurait pu l’espérer.

De la même manière, une autre recherche antérieure réalisée aux États-Unis, à l’Université du Connecticut, a confirmé ces résultats. Lors de cette étude, des boîtes de Pétri, outils de laboratoire destinés à cultiver les bactéries, ont été exposées directement à l’air chaud émis par ces appareils pendant une trentaine de secondes. Le résultat a été une croissance de 254 colonies bactériennes à l’intérieur de ces boîtes, indiquant clairement que l’air chaud ne désinfecte pas, mais peut en réalité contribuer à la dispersion des microorganismes présents dans l’environnement.

Conseils pour un séchage mains efficace et hygiénique

Face à ces résultats, il pourrait être judicieux de privilégier des pratiques de séchage plus traditionnelles lorsque cela est possible. L’utilisation de serviettes en papier, par exemple, constitue une alternative efficace. Selon la clinique de Cleveland, cette méthode présente deux avantages : elle sèche rapidement les mains et, grâce à l’action de friction, elle élimine mécaniquement une partie importante des bactéries déposées lors du lavage.

Il est également conseillé d’éviter autant que possible certains distributeurs de serviettes en tissu ou en rouleau, car ils présentent le risque de réutilisation incessante. Ces appareils, souvent manipulés par plusieurs personnes, deviennent alors des sites de transmission microbienne, favorisant la propagation de germes d’une personne à l’autre.

En conclusion, même si les sèche-mains électriques représentent une solution moderne et souvent pratique, leur efficacité pour combattre la transmission microbienne n’est pas totalement assurée. Préférer des méthodes plus traditionnelles, comme l’usage de serviettes en papier, pourrait ainsi permettre de mieux se protéger et de limiter la diffusion de microbes dans nos environnements quotidiens.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.