Son intervention sur la politique générale était très anticipée. Friedrich Merz, chef du parti conservateur allemand, a affirmé ce mercredi que l’Allemagne « possède la capacité de redevenir une locomotive économique que le reste du monde admire », dans un discours très attendu. Le chancelier, qui a été élu dans des conditions difficiles le 6 mai dernier, s’est montré déterminé à prendre toutes les mesures nécessaires pour remettre le pays sur la voie de la croissance. La récession ou le ralentissement économique prolongé semblent avoir durablement marqué l’Allemagne, qui traverse actuellement sa période sans croissance la plus longue de son histoire, a reconnu le leadership conservateur. Pour inverser cette tendance, il a promis une série de mesures, notamment la réduction des impôts, la baisse des coûts de l’énergie et la diminution des charges administratives pesant sur les entreprises.
Le responsable de la coalition réunissant conservateurs et sociaux-démocrates veut également consacrer des investissements massifs dans la maintenance et la modernisation des infrastructures du pays, notamment via la création d’un fonds public inédit doté de 500 milliards d’euros. Friedrich Merz a également réaffirmé son objectif de résoudre rapidement les différends commerciaux avec le président américain Donald Trump, qui concernaient notamment la gestion des droits de douane, une problématique considérée comme une menace cruciale pour l’économie allemande. Par ailleurs, le dirigeant allemand souhaite que l’Union européenne signe le plus rapidement possible de nouveaux accords commerciaux et procède à la ratification de l’accord de libre-échange avec le Mercosur, afin de dynamiser les échanges européens avec d’autres régions du monde.
Confrontation à la menace russe
Sur la scène internationale, en plus d’appeler toutes les parties concernées à intervenir rapidement afin d’éviter une catastrophe humanitaire à Gaza, où Israël bloque depuis le 2 mars tout accès à l’aide humanitaire, le chancelier a aussi lancé un appel ferme à la communauté européenne et aux États-Unis pour qu’ils refusent d’accepter qu’une paix soit imposée par la Russie à l’Ukraine. Il insiste sur la nécessité de défendre la souveraineté ukrainienne face aux pressions extérieures, tout en dénonçant toute forme de paix dictée par une puissance étrangère.
Pour faire face à la menace que représente la Russie sur l’ensemble du continent européen, Friedrich Merz considère qu’il est essentiel de doter l’Allemagne de la force militaire la plus robuste d’Europe, en profitant notamment des centaines de milliards d’euros que son gouvernement a débloqués pour renforcer ses capacités de défense. Le modernisation de la Bundeswehr, longtemps sous-financée, est désormais une priorité absolue pour Berlin. Le dirigeant germanique insiste sur le fait que cette relance militaire est indispensable pour répondre aux attentes du pays le plus peuplé et puissant d’Europe, mais aussi pour rassurer ses alliés et partenaires qui attendent également une réponse forte face à la menace russe. Dans l’esprit de Friedrich Merz, renforcer la capacité de défense de l’Allemagne est une démarche cruciale pour maintenir la stabilité et la sécurité du continent face à l’expansionnisme russe.