Faut-il interdire les poignées de portes rétractables, dangereuses en cas d’accident ?

Les poignées de porte affleurantes : une mode qui pourrait s’essouffler en Chine

Pendant longtemps, les concepteurs automobiles ont considéré les poignées de porte qui se fondent dans la carrosserie comme un symbole de modernité et d’innovation. Elles ont été largement adoptées sur de nombreux véhicules électriques récents, ainsi que sur des modèles haut de gamme, en raison de leur esthétique épurée. Leur principal avantage résidait dans leur profil fluide, qui contribuait non seulement à un aspect plus futuriste, mais aussi à une amélioration de la performance aérodynamique des véhicules. En réduisant la traînée, ces poignées affleurantes étaient également vantées pour leur rôle dans la réduction de la consommation d’énergie. Cependant, ce choix de design pourrait bientôt évoluer, voire disparaître, notamment sur le marché chinois où la réglementation pourrait imposer des restrictions. Les autorités locales jugent en effet que ces poignées, bien qu’attrayantes visuellement, engendrent plus de complications qu’elles n’apportent de bénéfices, surtout en situation d’urgence ou lors de défaillances techniques.

Des défaillances préoccupantes mises en évidence

Plusieurs incidents ont révélé que ces poignées rétractables ne sont pas exemptes de faiblesses. En cas de panne électrique ou d’accident, elles peuvent rester bloquées, empêchant ainsi l’ouverture du véhicule de l’intérieur comme de l’extérieur. Ces situations de blocage peuvent devenir des obstacles majeurs pour les occupants du véhicule, sans parler des secours qui tentent d’intervenir en cas d’urgence. Lors des essais en laboratoire, il a été constaté que la fiabilité de déploiement correct de ces poignées affleurantes était nettement inférieure à celle des poignées traditionnelles mécaniques. Vue en chiffres, seulement environ deux tiers des tentatives de déploiement étaient couronnées de succès, contrairement à presque la totalité – voire 100 % – pour les modèles classiques équipés de mécanismes manuels. La problématique se complique encore avec des conditions météorologiques défavorables : en hiver, le gel peut bloquer leur fonctionnement, tandis que l’humidité, la pluie ou la neige peuvent perturber leur déploiement ou leur rétraction. Au-delà de la question technique, ces poignées engendrent aussi un coût de fabrication plus élevé, des réparations plus complexes, voire coûteuses, en plus d’un poids supplémentaire ajouté à la structure du véhicule. Ces facteurs viennent sapper certains des avantages supposés en matière d’efficacité énergétique, que leur esthétique promettait initialement.

Une interdiction en vue : la position de la Chine

Face à tous ces problèmes, les autorités chinoises ont décidé de prendre des mesures réglementaires strictes. Dès l’été 2027, le gouvernement envisage d’interdire la production et l’utilisation de poignées entièrement rétractables. Cette mesure donnera aux fabricants un délai limité pour adapter leurs véhicules aux nouvelles exigences, durant lequel ils devront modifier leurs modèles pour intégrer des solutions mécaniques plus fiables. Les modèles équipés de poignées semi-rétractables ou classiques ne seront pas totalement bannis, mais ils devront obligatoirement disposer d’un système mécanique de secours leur permettant d’être ouverts manuellement, même en cas de panne électrique. Cette décision pourrait avoir un impact considérable sur le design futuriste de nombreux véhicules, en particulier ceux qui mettent en avant un style très innovant et avant-gardiste pour séduire une clientèle à la recherche de véhicules à l’allure futuriste. La question qui demeure encore sans réponse est de savoir si l’Europe suivra l’exemple chinois en interdisant à son tour ces dispositifs, ou si elle choisira de maintenir ces derniers dans un souci de modernisme ou d’économies d’énergie.