Deux cas de MERS-CoV en France : un virus plus meurtrier que le Covid

Sophie Lambert

Découverte de deux cas de MERS-CoV en France : une situation sous surveillance

Le ministère de la Santé français, en collaboration avec Santé publique France, a récemment été avisé de l’apparition de deux nouvelles personnes infectées par le MERS-CoV (Middle East respiratory syndrome coronavirus), un virus qui suscite depuis plusieurs années une vigilance particulière. Ces deux cas ont été authentifiés après l’observation de symptômes typiques, associée à une indication claire de voyage effectué ensemble dans la région de la péninsule Arabique. Une telle situation renforce la nécessité pour les autorités sanitaires de suivre de près l’évolution de cette maladie, dont la transmission reste un sujet de préoccupation.

Les autorités ont rapidement pris toutes les précautions nécessaires. Selon Stéphanie Rist, la ministre de la Santé, les deux patients concernés sont actuellement sous surveillance étroite et bénéficient d’une prise en charge hospitalière dans un environnement sécurisé. Elle a tenu à rassurer la population en précisant que leur état de santé est stable et que toutes les mesures préventives ont été activées pour limiter le risque de propagation du virus. Parmi ces mesures, la recherche des personnes ayant été en contact avec les malades a été lancée, avec la mise en œuvre de gestes barrières stricts, la réalisation de dépistages ciblés, l’isolement des patients infectés, ainsi que des protocoles précis pour gérer toute apparition de symptômes, même légers.

Jusqu’à présent, aucune trace de transmission secondaire du virus dans la population française n’a été détectée. La vigilance reste de mise, cependant, notamment pour toutes les personnes ayant partagé ce voyage avec les deux personnes suspectes. La surveillance intensive de ces autres individus, sous haute observation, demeure une priorité afin d’empêcher toute nouvelle propagation locale de cette infection.

Un historique discret mais préoccupant du MERS-CoV dans l’Hexagone

En France, l’histoire du MERS-CoV demeure limitée à seulement deux cas recensés depuis l’année 2013. Le premier avait concerné un voyageur revenant de l’étranger, qui avait été déclaré immédiatement après son retour, tandis que le second touchait un patient ayant partagé la chambre d’hôpital avec la première personne infectée. Ces cas isolés ont permis aux autorités françaises de mieux comprendre la trajectoire de cette maladie virale dans le pays, tout en maintenant une vigilance accrue face à toute nouvelle émergence.

Sur l’ensemble de la planète, cette infection demeure une préoccupation depuis ses premières découvertes. Depuis 2012, date à laquelle le virus a été identifié pour la première fois, plus de 2 640 cas ont été officiellement enregistrés dans divers pays à travers le monde. La majorité de ces cas se concentrent dans des régions du Moyen-Orient, mais aussi en Afrique et en Asie du Sud, où la présence du virus a été confirmée chez des dromadaires et certains autres animaux sauvages, qui jouent un rôle clé dans sa circulation.

Origines et modes de transmission du coronavirus du Moyen-Orient

Le MERS-CoV, appartient à une grande famille de virus appelés coronavirus, qui englobent aussi bien des causes de rhume bénin que des maladies plus graves comme le SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) ou encore la COVID-19. Pour ce qui concerne spécifiquement le coronavirus du Moyen-Orient, il a été détecté pour la première fois en Arabie Saoudite en 2012. Depuis lors, il a été considéré comme un virus zoonotique, ce qui signifie qu’il peut transmettre de l’animal à l’humain.

Ce virus spécifique est endémique dans certaines régions, où il circule en permanence chez les dromadaires et les chauves-souris présentes dans la péninsule arabique et dans plusieurs zones d’Afrique. La circulation régulière de ce virus dans ces milieux sauvages rend la transmission humaine davantage probable, bien que cette dernière reste encore relativement limitée en population générale.

Les modes de transmission du virus jouent un rôle crucial dans sa propagation. La contagion peut se produire par contact direct avec des animaux infectés ou par contact indirect, par exemple en consommant des produits issus d’animaux contaminés ou crus. De plus, la transmission interhumaine existe aussi, notamment par le biais des gouttelettes respiratoires, lors de contacts rapprochés ou dans des environnements où la proximité est accentuée. Par hasard, le virus peut également se propager de façon occasionnelle par voie aérienne lors de certains gestes médicaux ou de contacts prolongés avec des personnes infectées. L’exposition la plus à risque concerne généralement le personnel soignant lors de soins, ou les personnes vivant dans un même foyer que la personne infectée.

Les foyers d’infection du MERS-CoV dans le monde

De nombreux foyers de contamination par le MERS-CoV ont été détectés en plusieurs régions, notamment au Moyen-Orient, en Afrique, ainsi qu’en Asie du Sud. Ces incidents ont été liés à des infections humaines constatées chez des dromadaires, mais aussi dans le cadre de contacts humains proches. Au total, ce virus a été responsable de cas dans 27 pays différents, répartis dans six régions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La répartition géographique de ces cas reflète la persistance du danger, mais aussi la nécessité de maintenir une vigilance permanente dans ces zones.

Les symptômes et la gravité de la maladie

La période d’incubation du MERS-CoV, c’est-à-dire le délai entre l’exposition au virus et l’apparition des premiers symptômes, varie généralement entre cinq et quinze jours. Cependant, leur aspect n’est pas spécifique, ce qui complique parfois le diagnostic. La maladie peut se traduire par des signes légers ressemblant à un simple rhume, ou évoluer vers une affection respiratoire grave pouvant conduire au décès. Les symptômes communs incluent la fièvre, la toux, des difficultés respiratoires et une sensation d’essoufflement. Parfois, des troubles digestifs tels que des diarrhées ou des vomissements sont signalés.

Dans les cas les plus sévères, où l’infection s’aggrave, une hospitalisation en unité de soins intensifs devient nécessaire. Le virus peut engendrer une insuffisance respiratoire aiguë, exigeant l’utilisation d’une ventilation mécanique pour soutenir le patient. Il faut aussi noter que le taux de mortalité associé à cette maladie est d’environ 30 %, selon l’Institut Pasteur. Les populations à risque, telles que les personnes âgées, immunodéprimées ou souffrant de maladies chroniques telles que le diabète, un cancer ou une maladie pulmonaire, affichent une vulnérabilité accrue à cette infection.

Aucun traitement spécifique n’est encore disponible

À ce jour, il n’existe pas encore de vaccin ou de traitement antiviral spécifique pour le MERS-CoV, malgré des efforts de recherche. Cependant, plusieurs vaccins expérimentaux et options thérapeutiques sont en cours de développement afin de mieux lutter contre cette maladie à l’avenir. En attendant, la meilleure stratégie reste la prévention à travers des mesures d’hygiène strictes.

En particulier dans les régions où la présence du virus est documentée, il est conseillé de respecter rigoureusement les règles d’hygiène alimentaire. Il est crucial d’éviter de consommer du lait cru ou des produits issus de chamelles, de s’abstenir d’entrer en contact avec de l’urine de dromadaire, et de veiller à cuire à fond la viande de chameau. En outre, les produits animaux qui ont été pasteurisés ou cuits correctement peuvent être consommés sans risque.

En conclusion, la vigilance demeure de mise pour limiter la circulation du virus MERS-CoV. La surveillance, la prévention et une bonne hygiène sont essentielles pour réduire le risque d’infection, en particulier dans les zones où la maladie circule activement.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.