Conseils pour bien gérer les intérêts d’un compte à terme en famille

Sophie Lambert

Une épargne peu prisée par les Français en 2024

En matière de placements, le compte à terme (ou CAT) ne figure guère parmi les options favorites des citoyens français. Selon les données de la Banque de France en 2024, environ 160 milliards d’euros sont encore déposés dans ces comptes. Ce chiffre apparaît minime lorsqu’on le compare aux 2 000 milliards d’euros accumulés dans l’assurance vie, qui demeure de loin le placement préféré des Français.

Un taux d’intérêt fixe garanti

Le compte à terme se définit comme un placement sécurisé, réalisé par un versement unique lors de sa mise en place, avec un capital qui reste immobilisé pour une période pouvant varier d’un à cinq ans, parfois plus. La particularité du CAT réside dans la flexibilité de ses modalités, négociées entre la banque et le client. Cela permet d’adapter plusieurs paramètres : le montant de départ, la durée du blocage des fonds, les conditions d’accès, ainsi que le taux d’intérêt. Pendant de nombreuses années, ce taux a pu atteindre ou dépasser 4 %, mais la baisse des taux du Livret A à partir de 2020 a eu pour effet de le faire chuter, rendant aujourd’hui peu courant des intérêts supérieurs à 2,7 %.

Un avantage notable par rapport aux livrets réglementés est que le taux proposé par le compte à terme est garanti dès la signature du contrat et reste inaltérable pendant toute la durée du placement.

Différents types de taux : fixe, progressif ou variable

Le taux appliqué à un compte à terme peut être fixe, progressif ou variable. La version fixe se caractérise par sa stabilité : le rendement reste prévisible dès la souscription. Quant au taux progressif, il s’appuie sur une échelle prédéfinie dans le contrat, augmentant au fil des années, ce qui est avantageux si l’argent trouve une certaine stabilité dans le compte pendant une période prolongée.

Le taux variable, lui, est indexé sur un indicateur de marché ou un taux de référence, comme l’Euribor, le taux de la Banque centrale européenne ou encore l’inflation. Ces variations peuvent rendre le rendement moins prévisible, mais elles peuvent aussi profiter au titulaire si le contexte économique évolue favorablement. De plus, certaines banques peuvent proposer des taux négociés ou personnalisés, supérieurs au taux standard, notamment en cas de versements importants ou si des conditions spécifiques sont remplies, comme associer le CAT à un autre produit financier de l’établissement.

Intérêts simples ou intérêts composés : quelle différence ?

Dans la majorité des cas, les intérêts que proposent les banques sur un compte à terme sont simples. Cela signifie que seul le capital initial génère des intérêts. Par exemple, en investissant 50 000 € à un taux fixe de 2,5 % sur une période de trois ans, vous obtenez au terme environ 53 750 €.

Les comptes à intérêt composé, bien moins répandus, fonctionnent différemment : les intérêts produits chaque année s’ajoutent au capital, et les intérêts calculés au titre des années suivantes se basent sur ce nouveau capital augmenté. Dans le même scénario, au bout de trois ans, le montant atteindrait environ 53 844 €. La différence entre intérêts simples et composés n’est pas toujours significative, surtout que la durée maximum d’un compte à terme est généralement limitée à cinq ou sept ans, voire dix dans certains cas. La majorité des placements privilégient donc les intérêts simples, à moins que l’on n’opte pour des investissements particulièrement longs ou avec des intérêts à progression.

Il faut également souligner que, dans certains cas, les intérêts du compte à terme peuvent être retirés durant la période de blocage, si le contrat le prévoit. Enfin, il est important de rappeler que les intérêts perçus sont soumis au prélèvement forfaitaire unique, ou PFU, de 30 %, ce qui impacte le rendement net du placement au fil du temps.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.