Comment vaincre la constipation et retrouver un bien-être digestif sans gêne

Comprendre et Prendre en Charge la Constipation : Un Enjeu de Santé Souvent Under-diagnostiqué

La constipation demeure encore aujourd’hui un sujet souvent évité ou considéré comme un tabou, remarque le docteur Vincent de Parades, responsable du service de proctologie médico-chirurgicale à l’hôpital Paris Saint-Joseph. Selon lui, c’est une pathologie extrêmement courante, mais paradoxalement sous-estimée.« Il est vital de l’aborder sans détour, car elle touche une grande majorité de la population. Pourtant, peu osent en parler ouvertement. » Il insiste donc sur la nécessité d’un dialogue franc pour mieux diagnostiquer et traiter ce trouble.

Définition et Symptômes : Que Faut-il Retenir ?

Pour définir la constipation, le Dr Carole Prothe, spécialiste en gastro-entérologie et proctologie au même établissement, précise : « On considère qu’une personne est constipée lorsque ses évacuations naturelles sont inférieures à trois par semaine. Mais il existe aussi d’autres signes, comme des difficultés à aller à la selle, même si le rythme reste quotidien. » Elle explique que ces difficultés peuvent se manifester par la présence de selles dures, une sensation d’évacuation incomplète ou encore l’envie de pousser plus fortement pour évacuer. La notion de chronicité intervient lorsque ces désagréments persistent depuis une durée supérieure à trois ou six mois, soulignant ainsi une situation qui demande une évaluation approfondie.

Selon elle, les causes ne sont pas toujours liées à une maladie sous-jacente : « Dans la majorité des cas, on parle d’une constipation idiopathique, c’est-à-dire sans cause précise, souvent due à une alimentation pauvre en fibres, à un mode de vie sédentaire, au stress ou à des changements de routines comme un voyage. » Cependant, certaines conditions médicales comme l’hypothyroïdie, le diabète, ou des affections neurologiques ou proctologiques, peuvent aussi en être à l’origine, soulignant l’intérêt de consulter pour un bilan complet, notamment un contrôle de la fonction thyroïdienne si nécessaire.

Les Groupes Plus Vulnérables

Bien que tout le monde puisse souffrir de constipation, certains groupes sont plus à risque ou subissent ses effets de façon plus intense. Les personnes âgées constituent la première population concernée. « Leur mobilité réduite, leur consommation souvent limitée d’eau, ainsi que la présence de multiples pathologies et la prise régulière de médicaments — comme certains antidépresseurs, analgésiques ou médicaments antiparkinsoniens — accroissent considérablement leur vulnérabilité. » explique le Dr de Parades.

Les femmes, quant à elles, souffrent deux fois plus fréquemment de ce problème que les hommes. Ce phénomène peut s’expliquer par une sensibilité accrue, même si aucune cause médicale précise n’est toujours identifiée. Par ailleurs, le mode de vie joue un rôle déterminant: « Beaucoup évitent d’écouter leur besoin naturel d’aller à la selle, faute de temps, ou parce que les toilettes ne sont pas adaptées à leur environnement professionnel ou autre. » Résultat : la stagnation des selles dans le côlon, leur durcissement et la disparition du besoin ressenti.

L’Importance des Habitudes Hygiéno-diététiques en Première Ligne

Avant de recourir à des traitements médicamenteux, il est essentiel d’adopter des mesures simples mais efficaces pour retrouver un transit normal, insiste le Dr Prothe. L’activité physique régulière figure en tête de ces recommandations : il ne s’agit pas forcément de faire du sport intensif, une marche quotidienne suffit largement. « L’exercice aide à stimuler le système digestif et à favoriser les mouvements intestinaux. » ajoute-t-elle.

L’hydratation joue également un rôle crucial : il est conseillé de boire au moins 1,5 litre d’eau par jour, préférant des eaux riches en magnésium, qui ont une action favorable sur la régularité intestinale. En complément, l’apport en fibres doit être augmenté progressivement, en privilégiant les aliments riches en fibres solubles comme les légumes secs (lentilles, pois chiches), les céréales complètes ou encore les graines (notamment chia ou son d’avoine). Il est conseillé d’adopter une augmentation progressive pour éviter les ballonnements, tout en favorisant une consommation adaptée aux besoins du corps.

En résumé, une hygiène de vie équilibrée contribue largement à prévenir et à améliorer la constipation.

Et si cela ne suffit pas ? Approches thérapeutiques complémentaires

Lorsque ces ajustements du mode de vie ne suffisent pas à rétablir un transit normal, il devient pertinent d’envisager un traitement médicamenteux. Plusieurs familles de laxatifs existent, dont l’efficacité et la tolérance doivent être soigneusement évaluées par le professionnel de santé. Parmi celles-ci, les mucilages, comme le psyllium, jouent un rôle important en absorbant l’eau et en augmentant le volume des selles. Ces laxatifs, qui ont une action proche de celle des fibres naturelles, sont souvent privilégiés en première intention.

Les laxatifs osmotiques, qui facilitent l’introduction d’eau dans le côlon, se montrent efficaces lorsque les mucilages ne suffisent pas. Viennent ensuite les laxatifs lubrifiants ou stimulant, qui sont généralement réservés à des situations particulières ou à un usage court terme, en raison de leurs effets potentiels indésirables s’ils sont mal utilisés.

Les Suppositoires Effervescents : Une Solution Ciblée pour les Cas Particuliers

Les suppositoires effervescents représentent une option spécifique pour certains cas de constipation. Leur utilisation est particulièrement indiquée lorsque les selles sont retenues dans le rectum, en endéans la dernière étape du transit, une situation qualifiée de constipation terminale. Leur composition libère du gaz lorsqu’ils se dissolvent, ce qui augmente le volume dans le rectum, détend la paroi et stimule la contraction du muscle rectal, provoquant ainsi le besoin d’expulsion.

Ce traitement local est souvent recommandé après plusieurs accouchements ou chez les femmes ayant connu une ménopause, notamment en cas de relâchement du périnée ou de rectocèle, une poche dans laquelle stagnent les selles. Un mauvais fonctionnement du périnée peut provoquer une incontinence ou des difficultés à évacuer, mais l’utilisation de suppositoires effervescents permet généralement de vider le rectum efficacement, évitant ainsi les fuites et améliorant la qualité de vie.

Leur efficacité a été démontrée dans le cadre d’études rigoureuses, ce qui en fait l’un des rares traitements de la constipation à avoir été validé scientifiquement dans ces conditions. En cas de doute ou de besoin de conseils, il est judicieux d’en parler avec un pharmacien.

Que faire en cas de constipation soudaine ?

Une apparition brutale de constipation, accompagnée de douleurs importantes ou de saignements lors des selles, doit faire évoquer une cause organique potentielle. Selon le Dr Prothe, une telle situation nécessite une évaluation approfondie, souvent par une coloscopie, pour rechercher la présence éventuelle d’un polype ou d’une tumeur. Il est crucial de ne pas négliger ces signes, car certains cancers du côlon débutent précisément par un trouble de transit avec obstruction.

Le recours à une consultation médicale est indispensable pour établir un diagnostic précis et éviter des complications graves. Tout symptôme brutal ou associé doit alerter et conduire à une prise en charge adaptée.

L’Excellence de la Proctologie à Paris Saint-Joseph

L’hôpital Paris Saint-Joseph possède l’un des centres français les plus renommés en matière de proctologie. Ce service, à la fois reconnu pour son expertise clinique, sa forte activité chirurgicale et ses programmes de formation, constitue une référence nationale dans le domaine. Son approche repose sur une compréhension fine des particularités de chaque patient, refusant toute standardisation ou solutions approximatives.

Pour le Dr Parades, la philosophie de leur équipe est claire : « Face aux idées reçues et aux conseils trop généralistes, nous privilégions une approche personnalisée, concrète et sans détour. Ce dialogue ouvert permet d’installer une relation de confiance, essentielle pour soulager durablement nos patients. » Un véritable engagement pour une médecine du juste, orientée vers la qualité de vie.

En conclusion, la prise en charge de la constipation doit reposer sur une compréhension approfondie, des mesures simples et adaptées, et un accompagnement médical précis lorsque nécessaire. Son traitement, souvent accessible et efficace, nécessite une démarche sérieuse pour améliorer le confort et le bien-être des personnes concernées.