Selon un rapport récemment publié sur son site officiel, la plateforme de petites annonces immobilières Meilleurs Agents décrit le marché de la location comme étant actuellement « figé », notamment dans plusieurs agglomérations. La société a constaté une chute notable du nombre d’annonces pour des logements en location, avec une baisse de 8,6 % au niveau national entre octobre 2023 et octobre 2024. Dans certaines villes, la contraction est encore plus marquée : Montpellier enregistre une baisse de 15,3 %, tandis que Strasbourg affiche une chute de près de 30 %. À l’inverse, des villes comme Marseille (+8 %) ou Nantes (+7,7 %) semblent mieux résister, avec une offre locative plus stable ou en léger renforcement.

L’élévation des taxes foncières pourrait également contribuer à la diminution des projets d’investissement locatif. Photo Adobe Stock
Plusieurs éléments peuvent expliquer cette tendance à la baisse du nombre d’investissements dans le secteur locatif. Parmi eux, l’augmentation récente des taux d’intérêt a sans doute découragé certains investisseurs, qui hésitent face à des coûts d’emprunt devenus plus élevés et à une incertitude quant à l’évolution future du marché. Un taux d’intérêt élevé réduit la rentabilité potentielle, incitant alors à privilégier d’autres types d’investissements, généralement moins contraignants et offrant souvent une rentabilité équivalente ou supérieure. Par ailleurs, la fin du dispositif fiscal Pinel pour le neuf, prévue pour le 1er janvier 2025, n’est pas étrangère à cette situation : des investisseurs attendent désormais de voir si un nouveau mécanisme avantageux pourrait apparaître dans les mois à venir, avant de se lancer dans de nouveaux projets.
Une hausse de la taxe foncière en cause
Dans plusieurs agglomérations, la progression significative des taxes foncières a également influé sur la baisse de l’investissement locatif. En 2024, cette augmentation nationale a été estimée à 5 %, selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers. Des villes telles que Nice (+22 %), Saint-Étienne (+18,5 %), Nancy (+17,7 %) ou encore Annecy (+17,5 %) ont enregistré des haussements particulièrement importants. Par ailleurs, dans certaines zones où la demande de logements excède l’offre, comme celles classées en zone tendue, la réglementation plafonnant l’augmentation des loyers entre deux locataires a encore pu freiner la dynamique des investissements locatifs, en limite leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs.

De multiples incertitudes déteignent sur la volonté des investisseurs, qui se tournent désormais vers d’autres options que l’immobilier. Photo Adobe Stock
Restrictions sur les locations meublées saisonnières
Par ailleurs, ceux qui dominaient jusqu’à présent le marché des investissements dans la location courte durée, notamment via des plateformes comme Airbnb, se voient désormais confrontés à un ensemble de mesures restrictives. La loi dite « Le Meur », aussi appelée loi « anti-Airbnb », permet désormais aux autorités locales de mettre en place un contrôle plus strict sur ces types de biens loués à des fins touristiques. Dans certaines métropoles où la tension sur le marché immobilier est forte, ces règles peuvent même entraîner l’interdiction totale de ces locations dans certains copropriétés ou quartiers. L’incertitude autour de ce secteur en pleine mutation détourne ainsi une partie des investisseurs potentiels, qui préfèrent désormais se diriger vers d’autres formes d’investissement plus maîtrisées ou stables.
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