L’engouement croissant pour le rétrogaming : un marché en pleine mutation
De plus en plus, sur les réseaux sociaux, on voit apparaître des annonces vantant des consoles capables de faire revivre les jeux vidéo d’autrefois. Ces publicités ne sont pas les seules : une partie des anciens jeux est également disponible en ligne ou peut être téléchargée pour une expérience de jeu rétro à distance. Depuis plusieurs années, cette passion pour les jeux classiques, connue sous le nom de rétrogaming, s’impose comme un phénomène culturel à part entière. Cette tendance a stimulé la création de boutiques en ligne spécialisées, proposant des bornes d’arcade authentiques ou des consoles remplies de jeux datant de la fin des années 1970 jusqu’au début des années 2000.
Mais le rétrogaming ne se limite pas à la simple nostalgie ; il est également devenu un véritable marché pour les collectionneurs et les amateurs désireux d’acquérir des objets rares ou emblématiques de leur enfance ou adolescence. La valorisation de ces pièces, parfois très anciennes, alimente un secteur en pleine structuration, où la rareté et l’état de conservation jouent un rôle majeur dans la fixation des prix.
Une architecture marchande en pleine consolidation
Depuis plusieurs années, le marché du rétrogaming voit ses acteurs principaux renforcer leur position. Par exemple, la maison de ventes aux enchères Million, qui a dès 2013 créé une section spécifiquement dédiée à cette niche, a récemment mis en vente un exemplaire unique d’un Tetris Game Boy encore scellé sous blister, considéré comme le seul de ce type connu à ce jour. Son estimation oscille entre 15 et 20 mille euros, alors qu’à sa sortie en 1989, il ne valait qu’environ 200 francs.
Au fil des ventes, Million propose aussi des jeux à des tarifs très accessibles : à partir de cinq euros pour certains jeux, ou encore des packs complets de consoles comme la Game Boy dès 250 euros. Cependant, les prix peuvent rapidement grimper, notamment pour des pièces rares ou très recherchées : par exemple, un jeu neuf de Zelda sorti sur Super Nintendo a été adjugé en 2024 pour près de 7 800 euros. Sur d’autres plateformes comme eBay ou Le Bon Coin, il est également possible de dénicher des articles à des tarifs plus abordables, mais la tendance générale montre que le marché reste difficile à exploiter pour réaliser de bonnes affaires, la majorité des consoles anciennes étant vendues comme pièces détachées plutôt que dans un souci de conservation ou de valeur.
La rareté et l’état, clés de la valeur
Pour les objets en bon état de fonctionnement, il est souvent conseillé de passer par des boutiques spécialisées ou des sites de vente homologués. En 2023, par exemple, la maison Million a mis aux enchères une Magnavox Odyssey datant de 1972, une console très rare, qui a été vendue à un peu plus de 610 euros. La condition du produit et sa rareté sont la plupart du temps les deux critères déterminants pour fixer un prix élevé dans le domaine du rétrogaming. Une pièce scellée et conservée dans son état d’origine, particulièrement peu commune, sera systématiquement plus valorisée à la revente.
À titre d’illustration, Gamma Attack, jeu sortis en 1983 uniquement en quelques exemplaires, est considéré comme l’un des objets les plus rares de la collection. Sorti sur Atari 2600, il ne subsiste qu’un seul exemplaire dans toute sa forme originale, après une vente exceptionnelle en 2008 pour plus de 46 000 euros. Ce jeu illustre parfaitement comment la rareté peut transformer un objet en véritable pièce de collection digne d’intérêt pour les amateurs.
Les univers emblématiques comme vecteurs de collection
Au-delà de la rareté, ce qui motive principalement l’achat, ce sont aussi les marques et les univers qui y sont liés. La majorité des collectionneurs est souvent attirée par des références qui évoquent leur enfance ou leur adolescence. S’asseoir dans le canapé avec des amis pour jouer à la NES, par exemple, reste gravé dans la mémoire de nombreux amateurs.
C’est pourquoi aujourd’hui, les objets qui connaissent la plus forte demande restent souvent liés à Nintendo et à ses franchises célèbres comme Mario, Zelda ou Pokémon. Les consoles de marques comme Atari 2600, Sega ou Commodore 64 ont également une grande valeur symbolique pour les collectionneurs, tout comme les consoles portables marquantes de la fin des années 1980 : la Game Boy de Nintendo, la Game Gear de Sega, la Lynx d’Atari ou encore le PC Engine GT de NEC.
Ces objets emblématiques continuent d’alimenter une passion intense et un marché où la valeur est autant dictée par la nostalgie que par la rareté et l’histoire propre à chaque pièce.






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Comment le rétrogaming est-il devenu une mine d’or pour les investisseurs ?