Comment déterminer si mon enfant doit voir un psychologue ?

Sophie Lambert

Comprendre l’impact des événements de la vie sur la santé psychologique de l’enfant

Les jeunes peuvent être profondément affectés par diverses expériences qui surgissent au fil de leur développement, impactant leur bien-être émotionnel et mental. Ces événements ne se limitent pas uniquement à des circonstances tragiques telles que la perte d’un proche ou un accident, mais incluent également des changements plus quotidiens ou familiaux, comme emménager dans un nouveau logement, l’arrivée d’un nouveau frère ou une sœur, ou la séparation des parents. Chacun de ces moments de transition peut entraîner chez l’enfant un certain degré de souffrance ou de stress.

Il est intéressant de noter que l’intensité de la réaction de l’enfant ne dépend pas uniquement de la nature de l’événement, mais aussi de la perception et de l’état émotionnel des adultes autour de lui. Par exemple, un déménagement peut sembler moins traumatisant si l’environnement familial conserve une stabilité affective, alors qu’un deuil, même s’il est vécu avec moins d’émotion par l’enfant, peut rester une expérience difficile à gérer. Ce phénomène est expliqué par Camille Della Pieta, psychologue exerçant près de Toulouse, qui précise qu’un déménagement peut provoquer chez l’enfant une souffrance comparable à celle provoquée par un décès si celui-ci est vécu comme un deuil par la famille. La réaction de l’enfant dépend ainsi largement du contexte émotionnel global.

Conseil judicieux : sauf en présence de signes immédiats de détresse, il est souvent recommandé d’observer l’enfant pendant un peu de temps avant de recourir à une consultation. Une période d’attente d’environ trois semaines peut permettre d’évaluer si ses réactions sont temporaires ou si elles nécessitent une intervention spécialisée.

Quels signaux doivent alerter ?

Il arrive que des enfants manifestent des troubles ou des changements de comportement sans que les parents identifient clairement un événement déclencheur précis. Ces signaux d’alarme sont essentiels à connaître pour agir efficacement. En effet, toute modification importante dans le comportement habituel de l’enfant – une chute soudaine de sa motivation ou de ses habitude, une agressivité inattendue ou un repli sur soi complet – doit inciter à consulter un professionnel.

Les troubles du sommeil ou de l’alimentation, par exemple, peuvent révéler une souffrance profonde. De même, si un enfant auparavant brillant à l’école commence à connaître des difficultés inhabituelles ou si ses performances chutent, il s’agit d’un signe clair qu’il faut s’intéresser à sa situation. Camille Della Pieta souligne que le rôle d’un psychologue est précisément d’aider à comprendre ces signes, en inscrivant leur apparition dans un contexte plus global, afin de déterminer si l’enfant est en état de souffrance ou si ses besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits. Quoi qu’il en soit, il s’agit de faire preuve d’attention et d’écoute, car certains symptômes peuvent indiquer une détresse plus profonde que ce que le langage peut exprimer.

L’accompagnement parental : une étape essentielle

Pour les jeunes enfants, en particulier ceux âgés de moins de cinq ans, la guidance des parents peut jouer un rôle crucial dans la prévention ou la gestion de leurs difficultés émotionnelles. Ce procédé consiste en des rendez-vous en privé avec un thérapeute, pendant lesquels les parents reçoivent des conseils et des outils pour mieux accompagner leur enfant dans la gestion de ses émotions quotidiennes. Cela leur permet de mieux comprendre leurs propres réactions et d’adopter des stratégies adaptées pour soutenir leur bébé ou leur jeune enfant face aux défis relationnels ou psychologiques qu’il peut rencontrer.

Une démarche proactive, qui vise à renforcer la relation parent-enfant, tout en offrant des solutions concrètes pour mieux répondre aux besoins de l’enfant. Camille Della Pieta insiste sur le fait que cette guidance est une étape importante, car elle permet aux adultes d’acquérir une meilleure connaissance de leurs outils éducatifs et de relever les signaux faibles qui pourraient indiquer des troubles en devenir.

Enfin, il est impératif de souligner qu’en cas de doute persistant quant à l’état de santé psychologique de l’enfant, la consultation spécialisée reste la démarche la plus prudente. Mieux vaut prévenir que guérir, et l’intervention d’un professionnel peut permettre d’éviter que des difficultés chroniques s’installent ou s’aggravent avec le temps.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.