Comment apprendre à s’accepter en maillot de bain avec la psychologie

Sophie Lambert

L’authenticité dévoilée sous le regard de la baignade : une question d’acceptation personnelle

Se vêtir d’un maillot de bain, c’est plus qu’une simple démarche vestimentaire ; c’est une ouverture sur soi-même, une mise à nu face à son environnement. En laissant tomber les filtres et les artifices, porter un maillot de bain expose la personne telle qu’elle est vraiment, avec ses particularités et ses fragilités. Selon l’avis de Christian Richomme, un spécialiste en psychologie, cette expérience peut faire céder la façade sociale pour révéler ce qui se trouve en dessous. En effet, le maillot ne crée pas seulement une tenue : il rompt la barrière invisible que des vêtements plus sophistiqués ou « protecteurs » instaurent dans notre rapport au corps. C’est souvent dans ces instants que surgissent nos insécurités, nos blessures narcissiques ou encore nos complexes, car c’est précisément là que notre corps devient un reflet fidèle de notre vécu. Il raconte notre origine sociale, des éléments de notre santé ou de notre parcours personnel, tel un livre ouvert sans que toujours nous en soyons conscients. Cicatrices, rides, changements liés au vieillissement ou aux transformations corporelles, tous ces signes témoins de notre histoire personnelle se révèlent lorsque nous portons moins de filtres. C’est un héritage dont nous n’avons pas toujours choisi, mais que nous devons accepter pour pouvoir pleinement vivre ces moments de détente.

Le poids du regard et de la comparaison

Dans un univers saturé d’images parfaites, où les corps bronzés, musclés ou lisses sont omniprésents dans la presse, sur les réseaux sociaux, et souvent modifiés par des techniques de retouche, l’écart entre la réalité et cette représentation idéalisée devient difficile à supporter. Il devient alors très tentant de se comparer à ces modèles irréalistes, ce qui peut générer un sentiment d’inadéquation ou d’insuffisance par rapport à ces standards. Pourtant, il faut garder à l’esprit que ce que l’on voit sur Instagram ou dans les magazines n’est que la version scénarisée d’une réalité construite : ces images sont souvent filtrées, retouchées, et ne reflètent pas la diversité de la vraie vie. La majorité des personnes ont leurs propres doutes, leurs imperfections, et leur propre passé avec ses cicatrices, ses challenges ou tout simplement le passage du temps. Comme le rappelle Christian Richomme, la conscience que ces corps ultra-polishés ne représentent qu’une fraction du vrai est essentielle pour soulager la pression que nous pouvons ressentir. En vérité, il existe une multitude de corps différents, tout aussi beaux, riches d’histoires et d’expériences, et il faut parfois se rappeler que la normalité se trouve dans cette diversité plutôt que dans une image unique et inatteignable. L’important est de se recentrer sur son propre ressenti plutôt que sur un idéal inaccessible, et de reconnaître que chaque corps a sa propre valeur, ses particularités qui en font l’unicité.

Le début de l’acceptation : se voir pour mieux s’aimer

Pour parvenir à s’accepter dans un maillot, il est crucial de commencer ce processus bien avant de se retrouver face à la mer ou la piscine. Christian Richomme conseille à ses patients d’acquérir une pratique simple mais efficace : prendre un moment seul devant un miroir pour observer son reflet. L’objectif n’est pas de se focaliser sur ses défauts, ni de faire un contrôle critique de son apparence, mais plutôt de regarder son corps avec douceur et bienveillance. Il faut apprendre à accueillir son image, en la regardant sans jugement, en notant aussi ses qualités et ce qui rend chaque personne unique. Cette étape n’implique pas simplement d’essayer le maillot de bain pour quelques minutes ; il s’agit plutôt de rester dans cette tenue au moins une heure chez soi, pour commencer à s’approprier cette version de soi-même. Ce travail mental et émotionnel, réalisé en amont, permet de bâtir une relation plus sereine avec son corps, de le voir comme un compagnon plutôt qu’un ennemi ou une source d’angoisse.

Se faire plaisir avant tout, sans pression

Il est aussi fondamental de se rappeler que la finalité d’aller à la plage ou à la piscine n’est pas de présenter une vitrine de mode ou d’impressionner le regard des autres, mais plutôt de profiter de l’instant et de ressentir du plaisir. La présence de l’eau, le soleil qui caresse la peau et la beauté du lieu doivent primer sur toute considération de perfection ou d’apparence. Le psychologically, il est essentiel de se libérer de l’idée que l’on doit absolument afficher un corps parfait pour vivre ces moments. Ces instants de détente, de convivialité ou de solitude au soleil, doivent plutôt être vécus comme une source de bien-être, un moment privilégié pour se reconnecter à soi-même. Il ne faut pas laisser la pression sociale ou l’image que l’on projette prendre le dessus sur cette simplicité profonde qui fait tout le charme de ces instants. Se permettre d’être soi-même dans sa chair, avec ses particularités et ses limites, permet d’apprécier pleinement ce que la nature et le corps offrent comme sources de bonheur authentique.

Source : Entrevue avec Christian Richomme, psychanalyste parisien

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.