Ces chiffres prouvent la reprise du marché immobilier en ce moment

Sophie Lambert

En mars 2025, la valeur totale des crédits immobiliers issus de nouvelles opérations s’élève à 12 milliards d’euros, ce qui représente une progression par rapport aux 10,8 milliards enregistrés en février précédent. Cette hausse témoigne d’une dynamique positive sur un secteur longtemps entravé par des taux d’intérêt exceptionnellement élevés. Le message est clair : le coût de l’emprunt immobilier est en train de diminuer. En effet, le taux moyen des crédits hors renégociation a chuté à 3,20 % en mars, contre 3,27 % le mois précédent. Cette baisse progressive permet de ramener ces taux à des niveaux similaires à ceux observés à la mi-2023, ce qui offre un souffle d’espoir aux futurs acquéreurs souhaitant financer leur résidence. La tendance à la baisse du coût de l’emprunt contribue à relancer l’intérêt pour le marché immobilier et à faciliter l’accès à la propriété.

Face à cette reprise, les établissements bancaires montrent désormais une plus grande ouverture à l’utilisation de leur marge de flexibilité. Contrairement à une période d’hésitation, ils n’hésitent plus à exploiter cette marge estivale, qui leur permet de repousser leurs limites habituelles pour financer davantage de projets. Cette approche plus dynamique indique une confiance retrouvée dans la relance du marché. La marge de flexibilité utilisée par les banques atteint ainsi 16,2 % en mars, tout en restant en dessous du plafond réglementaire fixé à 20 %. Cela montre que, même si les banques profitent pleinement de cette opportunité pour soutenir la reprise, elles restent prudentes pour respecter les limites imposées par la régulation financière.

Les premiers bénéficiaires de la reprise : les acheteurs débutants

Les personnes achetant leur premier logement reprennent une place centrale sur le marché immobilier, représentant désormais plus de la moitié des nouveaux crédits accordés pour l’achat d’une résidence principale. Cette tendance s’inscrit dans un contexte favorable, notamment grâce à l’extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) sur l’ensemble du territoire national. Ce dispositif, qui facilite l’accès au crédit sans intérêts pour les primo-accédants, a permis de revitaliser un segment de marché qui était jusqu’ici peu dynamique ces dernières années. La mise en œuvre de ce dispositif a constitué un levier essentiel pour encourager ces nouveaux entrants dans la propriété immobilière.

Par ailleurs, pour accompagner cette dynamique positive, les banques ont adopté une posture plus audacieuse en exploitant la marge de flexibilité que recommande le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). En mars, l’utilisation de cette marge a atteint 16,2 %, ce qui témoigne d’un effort accru pour soutenir la demande. Toutefois, ce chiffre reste encore en dessous du plafond fixé à 20 %, une limite qui sert à garantir la stabilité financière tout en permettant une certaine souplesse pour financer les projets immobiliers. Cette tolérance relative traduit la confiance progressive dans la capacité du marché à soutenir une augmentation des crédits tout en préservant la stabilité du système.

Le taux français se maintient dans la moyenne européenne

Le taux moyen de crédits immobiliers en France, qui se situe à 3,20 %, reste comparable à la moyenne observée dans d’autres pays européens. Même si ce chiffre peut sembler élevé par certains aspects, il doit être relativisé au regard des niveaux pratiqués à l’échelle continentale. La France demeure ainsi dans une position intermédiaire, ni en dessous ni au-dessus des taux pratiqués ailleurs en Europe. Cette situation reflète l’équilibre entre un environnement économique national en transition et une certaine uniformité des conditions de financement dans la zone euro. La stabilité relative de ce taux montre que la France continue de suivre la tendance européenne en matière de coût du crédit immobilier, tout en bénéficiant d’un environnement financier compétitif.

Dans l’ensemble, les chiffres sur le marché immobilier français confirment une phase de redressement, avec des taux en baisse, une capacité accrue des banques à prêter dans un cadre prudent, et un regain d’intérêt de la part des primo-accédants grâce aux dispositifs de soutien. La conjoncture semble favorable à une reprise plus solide, permettant à la fois aux acheteurs débutants et aux investisseurs de retrouver confiance dans le marché immobilier national. La stabilité du taux français par rapport à ses voisins européens souligne la position équilibrée de la France dans cette période de transition économique.

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.