Célibataire jusqu’à 52 ans, il s’est marié il y a un an : il se sent très chanceux

Sophie Lambert

Une vie bien remplie jusqu’à un tournant inattendu

Jean n’aurait jamais pensé qu’un jour sa vie prendrait une direction aussi radicale. Jusqu’à ses cinquante-deux ans, il menait une existence empreinte de sérénité. Son quotidien était rythmé par un emploi intense, partagé entre Strasbourg et Paris, ainsi que par de nombreux engagements dans diverses associations. Sa vie sociale était très active, et il aimait voyager et pratiquer différentes activités sportives. Le mariage ou fonder une famille ne faisaient pas partie de ses projets. Il avait fréquenté plusieurs femmes, mais ces relations n’avaient jamais perduré. « Mon emploi du temps était très chargé, mais cela me convenait parfaitement. Je ne ressentais pas de vide ou de besoin urgent de changement. Je n’étais pas opposé à vivre avec quelqu’un ou à me marier, mais ce n’était pas une priorité dans ma vie. Je n’en avais tout simplement pas l’attente », explique Jean.

Un coup de foudre inattendu

Certaines personnes pensent que l’amour survient souvent au moment où on s’y attend le moins. Cela résume parfaitement l’histoire de Jean, résident à Strasbourg. Il se remémore avec précision sa rencontre avec Florence, qui a bouleversé sa vie, comme si c’était hier. « C’était le 29 août 2020, un dimanche soir en été. Nous étions en train de dîner chez une amie commune lorsque, dès qu’elle a franchi la porte, alors qu’elle restait dans l’ombre, j’ai ressenti quelque chose que je ne peux pas vraiment expliquer. Je ne suis pas sûr que cela relève d’une simple intuition. Il se passait quelque chose dans mon ventre, un sentiment totalement inédit. Ensuite, elle s’est installée en face de moi et nous avons commencé à discuter. Pour moi, il était évident que c’était la personne qu’il me fallait », raconte Jean, encore touché par cette rencontre.

Une relation naissante et une proposition inattendue

Florence, alors âgée de 49 ans, venait tout juste d’arriver en Alsace suite à une mutation, accompagnée de ses deux adolescents. De façon spontanée, ils ont entamé une relation amoureuse, malgré quelques difficultés initiales, notamment avec les enfants de Florence. « Ce genre de situation permet aussi d’apprendre à se connaître, à se soutenir, à s’écouter, et à essayer de bâtir quelque chose de solide ensemble », explique Jean. Avec le temps, leur relation s’est renforcée. Une étape importante fut leur installation commune, qu’ils ont concrétisée lorsque les enfants de Florence ont quitté le foyer familial pour vivre leur propre vie.

Une nouvelle vision du mariage et du bonheur

Florence, à l’époque, était convaincue que l’amour pouvait se révéler au moment le moins attendu. Elle a décidé de donner une chance à leur relation, et Jean a fini par faire sa demande. « Je me suis marié le 7 septembre 2024, le jour de mes 56 ans. C’était le meilleur cadeau que je pouvais espérer », confie-t-il. Il découvre alors la puissance d’un amour véritablement profond. « On ne se demande même plus si cela vaut la peine de lutter pour préserver ce lien, car tout semble évident. Je n’avais pas imaginé que le mariage pouvait apporter autant de bonheur, de stabilité, de confiance et de liberté », ajoute-t-il.

La sagesse acquise avec le temps

Il est certain qu’à travers cette histoire, la maturité joue un rôle essentiel. Jean estime que si cette rencontre s’était produite à l’âge de 30 ans, le récit aurait été tout autre. La cinquantaine, combinée à leur vécu, leur confère une compréhension plus profonde de l’amour et des relations. « Cela nous permet d’accepter l’autre tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts, et même de tirer parti de ses imperfections pour renforcer notre lien. Nous ne sommes plus tentés de tout abandonner à la première difficulté, car nous savons que notre relation vaut la peine d’être préservée. À 30 ans, j’étais ambitieux, je voulais tout contrôler et je ne voulais pas que l’on m’empêche de réaliser mes rêves. Aujourd’hui, tout est différent. Nous avons une perspective plus large sur la vie », explique Jean.

Une perception différente de l’identité masculine

Tout au long de sa vie, Jean a toujours eu l’impression d’être un peu à part. « Je ne me suis jamais reconnu dans le modèle traditionnel de l’homme type. J’ai toujours beaucoup sympathisé avec les femmes, pour leur sensibilité, leur finesse et leur intelligence », décrit-il. Ne pas correspondre aux clichés classiques d’un homme ou d’un père ne l’a jamais dérangé. « On observe que le modèle que la société impose commence à évoluer », remarque-t-il. Cette vision lui donne une liberté d’expression et d’amour, différente de celle de ses générations précédentes.

Une expérience de vie précieuse et une grande chance

En fin de compte, Jean confie que rencontrer Florence et l’épouser a été « la meilleure chose qui lui soit arrivée ». « Je me considère comme extrêmement chanceux », poursuit-il. Même sa mère a été surprise par cette décision, mais lui, reste convaincu qu’il a trouvé le bonheur. « Mes amis me disent souvent que je suis un exemple d’optimisme pour tous ceux qui ont dépassé la cinquantaine et qui doutent encore », plaisante-t-il. Leur credo peut se résumer en une phrase : « Être heureux ensemble et faire en sorte que cette harmonie perdure ».

Sophie Lambert

Sophie Lambert

Née à Colmar et passionnée par les enjeux sociaux et environnementaux, j’ai choisi le journalisme pour donner la parole à celles et ceux qu’on n’entend pas. Je crois en une presse locale libre, engagée et accessible à toutes et tous.