L’impact de l’arrêt du tabac sur la longévité : une étude révèle des bénéfices importants, même après 40 ans
Une récente recherche réalisée par des chercheurs de l’Université de Toronto s’est penchée sur la question de savoir si cesser de fumer avant d’atteindre 40 ans permettait de vivre aussi longtemps que ceux n’ayant jamais fumé. Les résultats, publiés dans la revue NEJM Evidence, indiquent que les femmes qui arrêtent de fumer avant 40 ans ont près de 87 % de chances d’atteindre l’âge de 80 ans, un taux comparable à celui des femmes qui n’ont jamais été fumeuses. Ce chiffres illustrent le constat que les bénéfices liés à l’abandon du tabac peuvent être significatifs lorsque cette décision intervient tôt dans la vie.
Des différences de survie selon le genre et le statut tabagique
Chez les hommes, la proportion de survivants âgés de 40 à 79 ans est légèrement inférieure, avec 82 % pour ceux qui ont arrêté de fumer avant 40 ans, contre 83 % chez ceux n’ayant jamais fumé. En revanche, pour ceux qui poursuivent une vie de fumeur, ces pourcentages chutent considérablement, à 67 % pour les femmes et à 59 % pour les hommes. Ces données soulignent combien poursuivre la consommation de cigarettes réduit considérablement les chances de survie à long terme, en particulier chez les adultes qui n’ont pas abandonné leur habitude.
Une étude basée sur une vaste cohorte internationale
Ce bilan de santé repose sur un suivi long de 15 ans portant sur 1,5 million de personnes réparties entre les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et la Norvège. L’étude a étudié des adultes dont l’âge variait entre 20 et 79 ans, et a recensé au total 122 697 décès durant cette période. La richesse de ces données permet d’affirmer avec confiance que la réduction du risque de mortalité liée au tabagisme est universelle, quel que soit le contexte géographique.
La réduction du risque de mortalité : un déclin progressif après l’arrêt de la cigarette
Selon les auteurs de l’étude, les fumeurs de 40 à 79 ans sont exposés à un risque de mortalité presque triplement supérieur à ceux qui n’ont jamais fumé, perdant en moyenne entre 12 et 13 ans de vie. À contrario, ceux qui mettent fin à leur consommation de tabac retrouvent une espérance de vie proche de celle des non-fumeurs après une décennie d’abstinence. En outre, une moitié des bénéfices liés à l’arrêt peuvent être observés dès trois ans après la cessation, ce qui montre que les effets positifs se manifestent rapidement.
L’arrêt du tabac : des bénéfices pour tous les âges
Les résultats de cette étude renforcent l’idée que l’abandon du tabac est bénéfique à tout moment de la vie, avec un impact notamment marqué chez les jeunes adultes. La suppression du tabac s’accompagne généralement d’une baisse notable de la mortalité globale ainsi que des maladies cardiovasculaires, cancéreuses et respiratoires. Cependant, concernant les maladies respiratoires telles que la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), même si le risque de décès diminue après l’arrêt, il reste plus élevé que chez les non-fumeurs, probablement en raison de lésions pulmonaires déjà installées.
La meilleure santé à la clé : un discours motivant
Prabhat Jha, professeur à la faculté de médecine de l’Université de Toronto et coauteur de l’étude, insiste sur le fait qu’il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer. Selon lui, les effets positifs de l’arrêt s’observent rapidement, en améliorant la qualité de vie et en réduisant les risques pour des maladies majeures. La possibilité d’allonger son espérance de vie et de bénéficier d’une meilleure santé globale constitue une motivation forte pour ceux qui hésitent à se libérer de leur dépendance.
La chronologie des bénéfices après l’arrêt de la cigarette
Définissant les bénéfices immédiats et à court terme de l’arrêt, la Fédération française de cardiologie a listé une série d’améliorations perceptibles dès les premières minutes ou heures suivant la dernière cigarette. Après seulement 20 minutes, la pression sanguine et la fréquence cardiaque retrouvent une régularité normale. En huit heures, la quantité de monoxyde de carbone dans le sang diminue de moitié, permettant une meilleure oxygénation. La nicotine, quant à elle, quitte complètement l’organisme après 24 heures, ce qui facilite la respiration. En deux jours, le goût et l’odorat commencent à s’améliorer, et en trois jours, il devient plus facile de respirer. Deux semaines après l’arrêt, le risque d’infarctus diminue, la coagulation sanguine se normalise. Enfin, après trois mois, la toux, la fatigue, et les problèmes de respiration s’atténuent, rendant la marche et l’effort plus aisés.
Bénéfices esthétiques et psychologiques
Au-delà des questions de santé physique, arrêter de fumer comporte aussi des avantages esthétiques et psychologiques. La peau devient plus lumineuse, le teint s’éclaircit, le vieillissement cutané ralentit, et l’apparition de boutons ou de taches pigmentaires diminue. Les dents, également, cessent de jaunir aussi rapidement, ce qui contribue à une meilleure apparence générale.
Sur le plan de la santé mentale, mettre fin à la dépendance au tabac permet de renforcer la confiance en soi, de mieux gérer le stress et l’anxiété. Selon Tabac info service, c’est aussi un moyen d’accéder à une meilleure concentration, en reprenant la maîtrise de son corps et de ses choix. Ces bénéfices psychologiques, souvent sous-estimés, participent aussi à la réussite d’une démarche d’arrêt plus durable.
Un enjeu mondial de santé publique
Il est important de rappeler qu’au niveau mondial, le tabac demeure une cause majeure de mortalité. Selon l’Organisation mondiale de la santé, il cause chaque année plus de 8 millions de décès, dont environ 1,3 million chez des non-fumeurs exposés à la fumée secondaire. En France, le tabagisme est la principale cause évitable de mortalité prématurée, engendrant environ 66 000 décès chaque année. La moitié des fumeurs réguliers décèdent prématurément, généralement entre 35 et 69 ans, en raison de leur addiction. Ces chiffres illustrent à quel point la lutte contre le tabac reste une priorité de santé publique, et soulignent que l’arrêt peut changer durablement la trajectoire de vie des fumeurs.






